Opcalia expérimente un Dif externalisé

Dans son récent avis, le COE a avancé plusieurs pistes pour développer la formation des salariés. Il a ainsi souligné que “la mission des Opca, au-delà de la collecte, doit être d'informer, de conseiller et d'accompagner les entreprises dans leur projet de formation, et plus particulièrement les plus petites d'entre elles".

Par - Le 16 mai 2008.

Le COE recommande la mise en place de services de proximité en direction des entreprises. Il préconise “un accès plus aisé à la formation dans le cadre du Dif, pour corriger les inégalités actuelles". Et d'évoquer la question de la transférabilité des droits attachés. Interrogé par le Centre Inffo, Yves Hinnekint, directeur national d'Opcalia, indique que son organisme est “positionné de manière expérimentale sur un Dif externalisé".

Le principe de ce nouvel outil, “que nous testons et que nous mettrons peut être en place, c'est de créer un service permettant d'externaliser toutes les données relatives au Dif des salariés de nos entreprises adhérentes (compteurs Dif des salariés, données comptables, bilan, etc.). C'est un service Dif sur un modèle « prévoyance » par lequel on apporte un service informatique et gestionnaire. Il s'agit de gérer une contribution volontaire de l'entreprise. Aujourd'hui, nous sommes dans l'attente de la future négociation de la réforme de la formation pour savoir comment accélérer le processus ou non".

L'expérimentation du Dif externalisé se déroule pour le moment dans trois régions : Bretagne, Pays de la Loire et Île-de-France. “Les entreprises ne mesurent pas comment techniquement cela va être géré (gestion inter-Opca...), mais, de notre côté, nous sommes prêts, et nous attendons les décisions politiques." En matière d'accompagnement des TPE (très petites entreprises), Yves Hinnekint fait remarquer : “Nous n'avons pas de solution miracle pour accompagner les collaborateurs des entreprises de moins de 10 salariés. Ce qui fonctionne est l'approche collective, qui consiste à apporter des solutions clés en main sur des thématiques transversales. Nous avons d'ailleurs audité les TPE pour savoir quels types de formation elles souhaitent mettre en place.
Nous sommes sollicités sur la VAE, mais aussi sur l'entretien professionnel et le passeport formation. Nous présenterons d'ailleurs une méthodologie à ce sujet."
Toujours par rapport à l'accompagnement des entreprises, et sur la préconisation de la Mission sénatoriale de fusionner de certains Opca interprofessionnels, notamment Agefos-PME et Opcalia, Yves Hinnekint déclare : “À quoi bon vouloir rassembler deux outils techniques d'un milliard d'euros, alors que le seuil plancher de collecte préconisé par le Sénat est de 50 millions d'euros, et celui préconisé par l'Igas (Inspection générale des affaires sociales) de 100 millions d'euros. L'assiette est suffisamment large en régions pour accompagner les entreprises. Les deux réseaux ont la volonté d'apporter de l'ingénierie, et il n'y a aucun intérêt majeur à vouloir les rassembler. Nous savons gérer l'articulation branches-territoires et en cas de fusion, nous pouvons intégrer d'autres branches de nouveaux territoires. Nous n'effectuons aucune démarche en ce sens. Nous sommes en capacité d'étoffer notre réseau, comme nous venons de le faire au niveau des territoires avec Mayotte, ou au niveau des branches avec la branche Banques populaires, qui nous a désignés récemment. Nous savons par ailleurs que certaines branches professionnelles et secteurs d'activité nous testent actuellement..."

Reste, comme Yves Hinnekint le note, que “quand on croise les préconisations du COE et celles de l'Igas, tout le décor est bien planté, et la négociation de la réforme de la formation peut commencer".