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Sécurisation des parcours : premier bilan positif pour le CTP

Lancée en avril 2006 pour un an, prolongée une première fois, puis une seconde, l'expérimentation du contrat de transition professionnelle “s'inscrit parfaitement dans la logique de la sécurisation des parcours", souligne Manuel Bougeard, adjoint chef de mission FNE à la DGEFP.

Par - Le 16 février 2008.

Ce nouveau dispositif de reclassement des salariés licenciés pour motif économique, ouvert sur sept sites, est piloté par l'Afpa, qui a créé une filiale ad hoc, Transition CTP, pour en assurer la gestion. Les équipes se composent de personnels Afpa et ANPE mis à disposition.

Plus intéressant que la CRP (convention de reclassement personnalisé), le CTP offre à celui qui y adhère un accompagnement renforcé, une indemnisation élevée, quasiment 100 % de l'ancien salaire net pendant douze mois, et la possibilité d'alterner mesures d'accompagnement, périodes de formation et périodes de travail en entreprise durant son parcours.

En échange, l'adhérent s'engage à être actif dans sa recherche d'emploi ou dans son projet de création d'entreprise, à suivre les actions de formation proposées et à accepter une éventuelle mobilité géographique et professionnelle. “Mobilité géographique cooptée et accompagnée, qui repose sur le volontariat", insiste Olivier Cendras, chef de projet Afpa à Charleville-Mézières.

À mi-parcours, les résultats en termes de reclassement apparaissent prometteurs. Sur 1 400 personnes, le taux de reclassement en emploi durable est de 61,4 %, soit “celui d'une bonne cellule de reclassement", selon Manuel Bougeard (pour la CRP, le taux est de 40,1 %). Pour Olivier Cendras, le succès repose sur l'accompagnement renforcé des adhérents (30 adhérents suivis par référent) et sur la richesse du panachage des personnels Afpa-ANPE, qui a permis d'associer la connaissance du marché de l'emploi à l'aide de l'orientation sur les sept sites.

Autres résultats, notés par Danièle Ginesty – chef de rubrique au magazine de l'Afpa Visa compétences –, la rapporteure de l'atelier : une mobilité professionnelle forte (43,6 % des personnes se sont reclassées en changeant de métier) ; un taux intéressant de création d'entreprises (9 % des personnes) ; un accès à la formation renforcé (51,7 % des adhérents ont suivi une formation de plus de 36 heures) et facilité (grâce à l'intervention de l'Agefos-PME qui a financé 55 % des actions).

La majorité des actions de formation (63,7 %) coûtent moins de 1 500 euros. 58 % répondent à un objectif de développement des compétences et 21 % à un objectif de qualification. Parmi les bénéficiaires qui ont changé de métier lors de leur reclassement, 47,5 % ont suivi une formation de plus de 36 heures.

Pour Gérard Lenoir, président de l'Agefos-PME, “le CTP est vraiment positif, car les publics sont souvent âgés et de faible qualification, et c'est pour cette raison que nous le soutenons". Si le CTP devait être étendu, voire généralisé comme le président de la République l'a laissé entendre, “nous continuerons à financer, mais il coûte cher. Nous souhaitons que d'autres financeurs, comme les Régions, par exemple, participent également".

Si le CTP est généralisé, il faudra également réfléchir à son articulation avec les plans de sauvegarde de l'emploi. “Les cellules de reclassement financées par les entreprises pourraient être mises à disposition du CTP", indique Manuel Bougeard.