Le Pôle Rhône-Alpes de l'orientation compte sur la consultation du CCREFP pour “mailler le territoire"

Par - Le 01 juin 2011.

“La mise en place du service public de l'orientation est une bonne chose", s'est félicité Philippe Meirieu, président du Prao (Pôle Rhône-Alpes orientation). Il rappelle cependant qu'il avait voté contre les projets de textes du décret et de l'arrêté quand ils avaient été présentés au Conseil national de la formation tout au long de la vie (CNFPTLV) le 9 décembre 2010 : “J'avais exprimé mon inquiétude sur le dispositif de labellisation des lieux uniques, à mon sens trop vertical et qui ne prenait pas assez en compte les logiques territoriales. Ce que je craignais, c'est que les différents réseaux sollicitent une labellisation, s'estimant aptes à l'obtenir, au lieu de créer une nouvelle dynamique et de mettre leurs ressources en synergie." Avec le risque d'obtenir des zones urbaines présentant un grand nombre de lieux labellisés et des zones rurales peu pourvues.

Et puis, heureusement, la version définitive du décret du 4 mai 2011 comprend “un codicille" qui introduit la consultation pour avis du Comité de coordination régional de l'emploi et de la formation professionnelle (CCREFP). “Je souhaite effectivement que le système ne mette pas les réseaux en concurrence, qu'il n'y ait pas une juxtaposition de labellisations accordées par le préfet, mais une entrée par territoire", insiste-t-il. En fait, le délégué a déjà levé une grande part de ces inquiétudes “en m'assurant qu'il sera possible de présenter des candidatures collectives tenant compte d'un bon maillage territorial".

Une donnée dont le Conseil régional de Rhône-Alpes, dont Philippe Meirieu est vice-président, délégué à la formation tout au long de la vie, a tenu compte en anticipant sur la parution du décret : “Nous avons créé une commission orientation au sein du CCREFP, comprenant des représentants de l'État et de la Région, et engagé une expérimentation sur cinq bassins d'emploi en début d'année. Nous avons réuni tous les acteurs, nous avons cherché des lieux susceptibles de convenir et pouvons proposer une couverture territoriale. Avec la concrétisation du SPO, nous espérons qu'il y aura complémentarité et que nous travaillerons dans le même cadre." Une configuration que le délégué à l'information et l'orientation (DIO), Jean-Robert Pitte, a suivi de près.

“La finalité de ce SPO est d'accueillir les personnes, même celles qui ne savent pas formuler une demande, rappelle Philippe Meirieu. Il existe un vrai besoin de lieux d'accueil pour tous les publics, qui garantissent l'anonymat et qui soient, si possible, ouverts en dehors des horaires habituels. Cela peut être un espace repéré, ou “tagué" dans une Mission locale, à Pôle emploi ou dans un CIBC. Cet accueil généraliste de premier niveau est primordial. Je souhaite, et c'est l'esprit de la loi et du décret, que chaque personne ait, à côté de chez elle, un lieu pour l'écouter et l'orienter."