De G à D: Jean-Philippe Cépède (Centre Inffo) ; Isabelle Eynaud-Chevalier (DGEFP) ; Jean-Marc Huart (DGESCO) ; Francis Da Costa (CPNFP) ; François Falise (Fédération Bâtiment) ; Armel Guillet (Fongecif Ile-de-France) ; Bruno Lucas (Pôle emploi) [Cliquer pour agrandir l'image]

Le portail Orientation & Formation : un outil qui ne saurait négliger la dimension humaine de l'orientation

Par - Le 16 juin 2011.

Les Rencontres ont été l'occasion de rappeler que l'offre d'information sur l'orientation existant d'ores et déjà sur la toile constitue actuellement tout autant une source de confusion que d'information de qualité. “Être présents sur le net, oui, mais de manière intelligente" : tel a été le leitmotiv des débats consacrés à l'orientation numérique.

“L'orientation consiste à accompagner la décision d'une personne, pas à décider de son parcours à sa place." Participant à la table ronde “Parcours d'orientation et accompagnement numérique", Francis Da Costa, président (Medef) du Comité paritaire national pour la formation professionnelle (CPNFP), a rappelé le rôle des partenaires sociaux dans le développement et le financement du portail Orientation & Formation. “Le Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP) a prévu de consacrer près de 5 millions d'euros à cet outil dématérialisé au service de l'orientation tout au long de la vie professionnelle", a-t-il souligné, avant d'exhorter l'assistance à la méfiance face à “l'illusion que constitue l'adéquationnisme entre l'emploi et la formation professionnelle". Ajoutant : “Le système de l'orientation doit se développer dans le respect des aspirations et des attentes de chacun en matière de formation."

Toutefois, en matière d'orientation, beaucoup reste à faire. François Falise, directeur formation au sein de la Fédération française du bâtiment (FFB), a rappelé que le portail internet de l'Observatoire des métiers et des qualifications de sa branche n'avait enregistré que 30 000 visites en un an. “Voici dix ans déjà, les jeunes étaient noyés sous l'information. Aujourd'hui, c'est encore pire. Or, pour être efficace, une bonne information doit demeurer dans le concret." Afin de ne pas “virtualiser" à l'excès l'orientation, la FFB a donc choisi d'ouvrir près de 3 500 chantiers et de permettre à des jeunes de rencontrer physiquement les professionnels du secteur pour obtenir les informations les plus concrètes sur les réalités du métier. D'ailleurs, a-t-il prévenu, “attention de ne pas céder à la tentation d'un discours idéalisant, duquel les jeunes ne sont pas dupes !"

“Le numérique ? Un procédé encore embryonnaire", a estimé pour sa part Armel Guillet, directeur de la communication et du développement du Fongecif Île-de-France. “Un tel outil doit être pratique d'accès, certes, mais doit également permettre à un usager de demeurer dans un processus d'accompagnement susceptible de s'inscrire dans la durée !" Un outil numérique d'autant plus indispensable pour le Fongecif francilien que ce dernier, avec ses 140 collaborateurs, doit gérer près de 18 000 dossiers de financements annuels. “Plus que jamais, nous n'avons pas uniquement besoin d'une plateforme internet, mais aussi d'experts bien formés pour guider nos usagers vers les services adaptés à leurs besoins."

De G à D: Jean-Philippe Cépède (Centre Inffo) ; Isabelle Eynaud-Chevalier (DGEFP) ; Jean-Marc Huart (DGESCO) ; Francis Da Costa (CPNFP) ; François Falise (Fédération Bâtiment) ; Armel Guillet (Fongecif Ile-de-France) ; Bruno Lucas (Pôle emploi) [Cliquer pour agrandir l'image]

Bruno Lucas, directeur général adjoint clients, services et partenariats auprès de Pôle emploi, a annoncé ne pas être opposé à un accompagnement numérique, dès lors que le facteur humain n'est pas négligé. “Avec 14 millions de visites mensuelles, le site de Pôle emploi est extrêmement fréquenté. Dans ces circonstances, faire en sorte que le temps de consultation soit le plus riche possible pour nos usagers internautes représente un enjeu de taille pour Pôle emploi !" Développement de l'information, enrichissement permanent des outils numériques… Pour Bruno Lucas, le portail de l'orientation sur la formation ne doit pas constituer un outil complémentaire, mais “relever d'une véritable symbiose entre les services déployés sur la toile et l'offre réelle, en présentiel, au sein des locaux des acteurs de la formation".

Un avis globalement partagé par Isabelle Eynaud-Chevalier, chef de service des politiques de l'emploi et de la formation professionnelle au sein de la DGEFP (Délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle), pour qui “les outils numériques ne doivent pas être opposés aux dispositifs humains, afin de ne pas accroître le fossé culturel et la fracture numérique". Des propos visant principalement les jeunes, consommateurs familiers d'internet, ayant pris l'habitude des informations glanées sur la toile auprès de leurs pairs, via, par exemple, des forums de discussion ou les réseaux sociaux. “Notre portail ne s'adresse plus à des usagers, mais à des réseaux d'usagers, nuance", a-t-elle estimé, rappelant que ces habitudes de consommation numériques obligeaient les acteurs de la formation à “assurer tant la qualité que la fiabilité des informations mises à la disposition des publics". À cet égard, une version “MobiPOF" (portail Orientation & Formation), consultable via Iphone est d'ores et déjà développée. “L'évolution technologique et les nouvelles habitudes des internautes nous contraignent à ce qu'un maximum d'informations fiables soient disponibles en quelques clics", a souligné la chef de service de la DGEFP. “Les produits mis à la disposition du public doivent être opérationnels dans tous les types de médias disponibles."

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