Le management et la formation doivent permettre d'améliorer l'accessibilité aux productions

Par - Le 16 juin 2011.

Comment intégrer l'accessibilité dans une démarche de qualité continue, et encourager le management et la gestion de la production à mieux intégrer cette approche dans son fonctionnement ? Telles ont été quelques-unes des questions abordées au cours de l'atelier des rencontres de l'orientation consacré à la gestion des productions numériques, le 14 juin.

Pour Jean-Philippe Simonnet, responsable des développements internet et chef de projet accessibilité à Centre Inffo, internet, “vecteur potentiel d'autonomie, est en fait très souvent un facteur d'exclusion, quand les normes d'accessibilité ne sont pas respectées". En France, plus de 12 millions de personnes sont concernées par des difficultés d'accessibilité, notamment les déficients auditifs, les malvoyants, les déficients cognitifs, les handicapés moteurs.

Des avancées sont à signaler, comme les dispositions de la loi du 11 février 2005, le plan France numérique 2012, mais beaucoup reste à faire. Notamment, “aujourd'hui, il n'existe pas de procédure au niveau national permettant de distinguer les sites accessibles des autres. Cependant certaines initiatives visant à labelliser les sites rendus accessibles (par exemple, le label Accessiweb) se développent".

La question doit être prise en compte dès la formation initiale, a souligné Jean-Philippe Simonnet : “L'accessibilité doit être enseignée dans les cursus, ce qui passe par l'intégration de cette problématique dans les programmes et les diplômes." Il convient, par ailleurs, de “s'assurer de la mise en œuvre de l'obligation de formation continue prévue par le décret du 14 mai 2009".

Dans tous les cas, le management doit jouer un rôle important dans l'approche à adopter dans la réalisation du projet web (approche corrective, approche qualité continue, etc.). Car, a-t-il insisté, “l'accessibilité n'est pas qu'une question technique". Et “la mise à niveau, par la formation, des personnes impliquées dans le projet s'avère indispensable".

L'efficacité des actions devrait se traduire par la minimisation du coût de l'accessibilité et l'optimisation les interventions des experts. Sans perdre de vue que “l'accessibilité absolue n'est pas nécessairement une attente immédiate des personnes handicapées". En effet, la première attente fondamentale est que les contenus des sites publics soient accessibles. “Pour résumer, de nombreuses personnes handicapées préféreraient que 100 % des sites soient accessibles à 80 %, plutôt que 20 % des sites publics accessibles à 100 %"...

Et Jean-Philippe Simonnet d'insister sur l'importance d'un suivi des améliorations, qu'il faut programmer, et d'un “audit accessibilité" - qui devra être un constat de succès, et non un constat d'échec !