FOAD : une “nouvelle donne" qui fait “éclater les frontières"

Désormais “au cœur même de la formation, la FOAD fait éclater les frontières", a déclaré en introduction des 7es Rencontres son président, Jacques Bahry. “La nouvelle donne, c'est savoir passer d'une approche pionnière à une approche généralisée".

Par - Le 16 avril 2008.

Alors que “nous sommes de nouveau en période de réforme de la formation professionnelle et de l'apprentissage", deux scénarios se profilent, selon Jacques Bahry, président du Fffod et directeur général du groupe Cési. La version “optimiste" nous projette dans “une flexisécurité à la française avec une complémentarité harmonieuse entre tous les acteurs", la version “pessimiste serait l'inverse". Une “division des acteurs" peut conduire au développement d'une “FOAD du pauvre et d'une FOAD du riche", prévient-il. Attention au “grand gâchis (...), les besoins de formation sont immenses d'un bout à l'autre de l'échelle, et la FOAD est un outil fondamental" d'amélioration de l'accès à la formation. À cet égard, souligne-t-il, “le Fffod réaffirme que c'est bien l'ensemble des publics qui sont intéressés par le développement de la FOAD". Et de souligner : “Ce sont les structures et les marchés, pas les technologies, qui scindent les publics."

Un souci de prise en compte de l'ensemble des publics partagé par Guy Férez, vice-président chargé de la formation professionnelle et de l'apprentissage au Conseil régional de Bourgogne, qui y voit la nécessité de “concevoir une approche publique en matière d'accès aux FOAD". Avec une mise en garde invitant les acteurs à ne pas prendre les technologies pour finalité. “L'outil ne peut donner tout son sens que dans la mesure où il met en cause les pratiques pédagogiques". Ce qui suppose que “l'offre de formation ne reste pas en marge de la professionnalisation". La “nouvelle donne, insiste-t-il, s'appuie avant tout sur la capacité à maîtriser les technologies, à créer des contenus et à les manier". D'où la nécessité du développement d'une véritable “ingénierie de la FOAD pour satisfaire la diversité des publics."

Pour Gérard Speranza, directeur de l'apprentissage, de la formation professionnelle et de l'emploi au Conseil régional de Bourgogne, “ce qui est en jeu, ce n'est pas la FOAD, mais les dispositifs de formation professionnelle". C'est par sa capacité à apporter des “réponses différenciées aux personnes qui ont des difficultés d'accès à la formation" que la FOAD présente un “intérêt". D'où le soutien du Conseil régional bourguignon au développement de la FOAD. Au-delà de l'“amélioration de l'accès à la formation en zone rurale" et de l'“enrichissement de l'offre de formation", objectifs traditionnels, Gérard Speranza cite l'opportunité de se placer dans “une perspective de formation tout au long de la vie" à même d'encourager le développement d'“une nouvelle relation à la formation". Des objectifs ambitieux, donc, qui amènent Gérard Speranza à souhaiter que se construisent des passerelles entre les différents dispositifs pour lutter contre “la grande déperdition des projets entre eux". Et de plaider pour la mise en place d'une “communauté nationale de l'ensemble des acteurs de la FOAD".