Itinéraires de jeunes en contrat de professionnalisation

Par - Le 01 septembre 2008.

Étudiante et validant un master 1 ressources humaines à l'Institut de gestion sociale, Adeline, 24 ans, a effectué toutes ses études supérieures en alternance, et vient d'achever un contrat de professionnalisation au sein d'un service des ressources humaines. “Le milieu professionnel est le meilleur moyen de concrétiser les connaissances théoriques acquises en formation. Contrairement aux étudiants universitaires, à l'issue du bac + 5, mon expérience professionnelle de cinq ans me permettra de trouver plus facilement un emploi à temps plein", assure-t-elle, confiante. Mais “avant de pouvoir commencer une formation alternée, trouver une entreprise prête à accueillir un étudiant et à prendre le temps de le former n'est pas une mince affaire. Les écoles dans lesquelles j'ai réalisé mes formations possédaient de nombreux partenariats avec des entreprises, elles effectuaient les premières démarches, en leur adressant mon CV", précise-t-elle. Une facilité qui n'est cependant pas toujours suffisante. De fait, la candidate au contrat de professionnalisation a dû effectuer ses propres recherches. “Je me suis inscrite sur les différents sites de recherche d'emploi, tels que l'Apec, Monster, Keljob, etc., et ai également postulé sur les sites internet des entreprises", sans oublier de poster de façon plus classique des candidatures spontanées avec CV et lettres de motivation. “Une fois l'entreprise trouvée, les écoles se doivent de suivre leurs étudiants dans leur parcours professionnel, afin d'être certaines de la conformité des missions de leur poste en alternance en rapport à leurs études. Pour cela, le responsable formation des étudiants effectue régulièrement des visites dans les entreprises d'accueil." Mais l'école n'est pas le seul acteur des conditions de réussite d'une formation en alternance. L'étudiant doit également être encadré par un tuteur d'entreprise qui s'engage à fixer dès son arrivée des missions concrètes à réaliser dans l'année, et à l'accompagner et le conseiller dans son travail. “Cet accompagnement est indispensable", souligne Adeline, actuellement en recherche d'une nouvelle entreprise pour un master 2, toujours en contrat de professionnalisation.

L'importance du rôle du tuteur

Pour sa part, Stéphanie (27 ans), après un DEA de sociologie et quelques emplois de courte durée, inscrite à l'Afij (Association pour faciliter l'insertion professionnelle des jeunes diplômés) et à l'ANPE, a été recrutée par un éditeur de logiciels en contrat de professionnalisation, pour un poste de chargée de formation. “Avant même de commencer mon contrat, ma tutrice et moi avons déterminé le contenu des cours à suivre pendant deux semestres. Je consacre 25 % de mon temps à des cours en ingénierie de formation, construction de séquence pédagogique, en ressources humaines, débats actuels sur les RH, en anglais", explique-t-elle. Actuellement, “je suis totalement intégrée dans l'équipe, qui me considère comme une employée normale, et je me vois confier, comme aux autres salariés, de plus en plus de responsabilités. Je bénéficie de l'accompagnement et des conseils du directeur général adjoint (également de la formation)", précise Stéphanie. Une des difficultés que peut rencontrer un jeune en contrat est “l'adaptation aux protocoles de l'entreprise. Il faut pouvoir surmonter la fatigue liée aux allers-retours permanents entre le monde du travail et celui de la formation, et savoir choisir intelligemment entre les urgences professionnelles et les contraintes de la formation"..

[(Des contrats de professionnalisation dans des grandes écoles

Reims Management School (RSM) ouvre pour la rentrée prochaine 22 places en contrat de professionnalisation en master of science en gestion de patrimoine. Rémunérés au Smic, ces étudiants alterneront, pendant un an, les cours avec une mission de dix mois dans une banque partenaire de la grande école (Crédit agricole nord-est, Société générale, Crédit agricole Brie-Picardie, SNVB et Banque populaire Lorraine-Champagne), qui devra prendre en charge la moitié des frais de scolarité de 10 500 euros.

De même, l'École du management et des systèmes d'information (Émsi) Grenoble lance à la rentrée 2008 une formation “Responsable d'activité SI" (un an, 399 heures) accessible en contrat de professionnalisation à des étudiants de niveau bac + 2. L'objectif de cette initiative, qui s'inscrit dans le cadre d'un partenariat signé en juin avec l'éditeur français de progiciels de gestion Cegid (quelques 2 000 collaborateurs), est de “former de futurs chefs de projet maîtrisant à la fois le métier de la gestion et les technologies associées". Les actions de formation seront animées par des consultants de Cegid, qui mettra à disposition des étudiants son progiciel de gestion intégré “Cegid business". La formation coûtera 5 000 euros, “pris en compte dans le cadre du contrat de professionnalisation".

  •  Contacts : http://www.reims-ms.fr, http://www.cegid.com)]