“L'émiettement de l'AIO explique pour beaucoup les difficultés d'orientation"

Comment renforcer l'articulation entre les acteurs de l'AIO ? Maryse Arditi, représentante des Régions au Conseil national des Missions locales1, répond à nos questions.

Par - Le 01 mai 2008.

IF - Comment améliorer l'interface entre l'Édu-cation nationale et les Missions locales ?

Maryse Arditi - Le véritable interface à cultiver serait plutôt entre les Missions locales et les Centres d'information et d'orientation, sur le terrain. Il y a des savoirs à mettre en commun. Les conseillers d'orientation connaissent les parcours des élèves, mais souvent pas les besoins de l'économie locale. Il faut pouvoir rediriger efficacement les jeunes, soit qu'ils veuillent exercer des métiers où il n'y a pas d'emploi ou de formation à proximité, soit qu'ils n'aient pas idée de ce qu'ils veulent faire eux-mêmes... Les Missions locales qui, elles, sont en relation avec l'activité économique, peuvent aider.

IF - Le COE met l'accent sur l'information et l'orientation tant pour les élèves que pour les professeurs. Quelles sont les marges de progrès en la matière ?

M. A. - Il faudrait d'abord que la compétence de l'accueil, de l'information et de l'orientation revienne clairement aux Régions, qui financent les formations destinées à ces jeunes, à 90 %. Cela relève de la simple logique. L'émiettement de l'offre en AIO explique pour beaucoup les difficultés d'orientation des jeunes.
S'agissant des enseignants pilotant les options “découverte professionnelle", ils pourraient en effet mieux s'informer sur les métiers. Les CDI, avec leur offre de documentation métiers, sont là pour ça. Si les enseignants faisaient venir des jeunes entrés dans la vie active auxquels les collégiens pourraient s'identifier, l'option “découverte professionnelle" pourrait alors prendre tout son sens.

Inffo Flash - Que vous inspire la proposition d'instaurer un “droit différé à la formation" ?

M. A. - Si l'on voulait instaurer une véritable équité sociale, c'est jusqu'à dix-huit ans que l'État devrait financer la formation obligatoire des jeunes. En effet, l'emploi stable n'est aujourd'hui assuré qu'à partir d'un BTS. Cela dit, je doute que cela soit la priorité du gouvernement.