La réforme “oblige à considérer en amont l'efficacité du système"

Pour la CGT, le droit à la formation différée – notamment – pourrait transformer en profondeur le système de formation français. Mais il revient à l'État de débloquer les moyens.

Par - Le 01 août 2008.

Pour le chef de file de la délégation CGT au sein du groupe multipartite, Thierry Lepaon, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse organisée le 9 juillet au siège de la confédération, à Montreuil, la réforme “oblige de considérer en amont l'efficacité du système de formation initiale et à articuler les modes d'intervention de la formation professionnelle en relation avec le service public de l'emploi et avec le système d'assurance chômage". Ainsi, du second axe, il retient essentiellement le droit à la formation différée. “Cela nous semble un élément particulièrement important, capable de transformer en profondeur le système de formation français." Pour la CGT, le financement ne peut qu'être abondé par l'État, qui doit ainsi “reconnaître sa responsabilité lorsqu'un jeune sort de la formation initiale sans au moins le premier niveau de certification et ne pas la reporter sur l'individu".

La CGT est attachée à une obligation légale pour toutes les entreprises. Elle est “opposée à la transformation de l'obligation légale en obligation conventionnelle telle qu'envisagée dans une hypothèse. En outre, la CGT demande que la contribution des entreprises ne soit pas calculée sur la masse salariale brute mais sur la richesse produite. Au lieu de diminuer progressivement l'obligation légale des entreprises de plus de 10 salariés pour la ramener à l'obligation des moins de 10 salariés pour le plan de formation, comme le propose une hypothèse du rapport de synthèse, la CGT propose exactement l'inverse. Nous réclamons le même niveau de contribution minimale soit 1,6 %. Pour le Cif, nous réclamons 0,3 %".

Sur la question de la réduction du nombre d'Opca, “outre que cette réduction, si elle doit avoir lieu, relève de la négociation collective", la CGT considère que “le critère du seuil n'est pas le plus pertinent. Par contre, nous considérons que nous ne devons avoir qu'un seul organisme collecteur interprofessionnel". Quant au rôle de conseil des organismes collecteurs, “il ne doit pas s'exercer uniquement envers les entreprises, mais aussi envers les salariés". Enfin, une hypothèse retient toute l'attention de la CGT : “Ouvrir les conseils d'administration des Opca à de nouveaux partenaires (État, Régions, etc.)." Thierry Lepaon note “simplement que dans ce cas, ce ne serait plus des organismes paritaires et donc, plus des Opca. Ce serait autre chose : une structure multipartite. En fait, des fonds régionaux gérés de façon tripartite pourraient les remplacer".

Par ailleurs, il est “hors de question" pour la CGT d'être représentée au sein du CCREFP par une structure paritaire telle que la Copire. “Nous nous représentons nous-mêmes et personne ne peut parler au nom de la CGT."
Pas de “cagnotte" de la formation professionnelle

[(“Il n'y pas de cagnotte de la formation", a déclaré Stéphane Lardy, secrétaire confédéral à la formation, à l'emploi et au chômage à la CGT-Force ouvrière (FO), à l'issue de la conférence de clôture des travaux du groupe multipartite, le 10 juillet.

“L'effort de formation de la nation s'élève à 27 milliards d'euros, a-t-il rappelé. Sur ces 27 milliards, 10 milliards proviennent des entreprises. Quant aux organismes collecteurs, ils n'en gèrent que 5. Il n'y donc pas de cagnotte."
“Qu'on ne nous fasse pas de faux procès, a-t-il ajouté. Les partenaires sociaux prendront leurs responsabilités. L'article 15 de l'accord de modernisation du marché du travail dit que les partenaires sociaux sont prêts à mettre de l'argent pour la formation des chômeurs." Une manière de dire que le sens de l'intérêt général n'est pas l'apanage des Régions et de l'État. )]

[(“Attentifs à ce que le gouvernement respecte les règles de la négociation collective"

La CFDT, par la voix de son secrétaire confédéral Jean-Luc Gueudet, a exprimé son accord sur la méthode, le calendrier et les axes retenus par le gouvernement pour réformer la formation, le 10 juillet au sortir de la conférence de clôture des travaux du groupe multipartite.
“Nous sommes tout à fait d'accord pour travailler sur ces chantiers, a-t-il indiqué. En revanche, nous seront très vigilants à ce que ces discussions n'empiètent pas sur les prérogatives des partenaires sociaux." À l'instar des autres syndicats, il restera “attentif à ce que le gouvernement respecte les règles de la négociation collective".
Si la CFDT est favorable à ce que le nombre d'Opca diminue, elle estime “qu'il ne faut pas seulement prendre en compte le seuil de 100 millions d'euros. Les regroupements doivent s'effectuer selon une logique cohérente en prenant en compte les branches et les familles professionnelles. Le service aux salariés et aux entreprises pourra à cette condition être amélioré".)]