Le groupe Banque Populaire s'engage dans un effort commun d'insertion

Dans le cadre d'un accord signé en octobre dernier, le groupe Banque Populaire a pris plusieurs engagements en matière d'insertion des personnes handicapées. Il a d'ailleurs prévu d'adapter ses processus de recrutement tout en formant ses recruteurs à la question du handicap dans tel ou tel métier.

Par - Le 01 juin 2008.

Le groupe Banque Popu-laire a conclu en octobre dernier un accord portant sur le recrutement, l'insertion professionnelle et le maintien dans l'emploi des personnes en situation de handicap. Il avait déjà engagé une réflexion à ce sujet bien avant la loi pour l'égalité des droits et des chances, pour la participation et pour la citoyenneté des personnes handicapées du 11 février 2005. “Le premier accord dans ce domaine est un accord de branche signé en 1993, et renouvelé jusqu'en 2001", indique Lydia David-Duluc, responsable de la mission handicap au groupe Banque Populaire. “Des accords ont ensuite été signés par certaines Banques Populaires régionales de notre groupe. Ces entités ont effectué un travail dynamique en matière d'intégration des personnes handicapées compte tenu du caractère actif de leur bassin d'emploi respectif. Dans la mesure où le taux d'emploi des personnes handicapées n'était pas satisfaisant au niveau du groupe, nous avons mené une réflexion à ce sujet dans le cadre d'une négociation, tout en tirant profit des expériences engagées par nos diverses entités régionales. Cette négociation a abouti à l'accord d'octobre dernier, dans lequel le groupe a pris plusieurs engagements." Notamment, recruter d'ici fin 2010 au moins 120 personnes en situation de handicap sous CDI, CDD supérieurs à six mois ou contrats en alternance.

Recrutement

Les recruteurs disposent d'une formation dédiée leur permettant de mieux comprendre le handicap et de collaborer avec les réseaux spécialisés. “Nous sommes effectivement dans une dynamique de formation sur ce point. L'objectif de cette formation liée au recrutement, qui dure deux jours, est de mieux connaître le handicap et ses multiples réalités pour dépasser les idées reçues. En matière de recrutement, la difficulté tient au sourcing [ou identification, processus qui a pour objectif d'identifier des candidats correspondant aux profils recherchés] et il s'agit de mieux outiller les recruteurs sur ce plan. Le processus de formation consiste aussi à poser des jalons pour permettre l'obtention de résultats en termes de candidature et pour mener un entretien avec une personne handicapée. Il traite donc de l'amont et de l'aval du recrutement, en intégrant le volet adaptation des postes de travail", explique Lydia David-Duluc.
Cette formation a été mise en œuvre rapidement au bénéfice des recruteurs et des référents handicap présents dans chaque établissement. Le référent handicap a pour mission de piloter la politique handicap du groupe dans sa propre structure. Les personnes en situation de handicap sont recrutées sur tous les métiers du groupe. “Le handicap est par nature multiple et cela n'a donc pas de sens de l'exclure de tel ou tel métier. Il ne laisse supposer aucune restriction à l'emploi. Il est hors de question pour nous de dire et de faire en sorte qu'il y ait des postes réservés aux valides. La formation réalisée auprès des recruteurs consiste à les aider à différencier les sourcing, à capter les candidatures potentielles avec l'ANPE, à développer les contrats de professionnalisation et d'apprentissage, à engager une réflexion sur la politique d'insertion qui nécessite de revisiter les process RH ainsi que nos critères d'accès à l'emploi." Toujours en matière de recrutement, le groupe travaille avec le réseau Cap Emploi dans la perspective “de ne pas rechercher un niveau de diplôme requis, mais bien plutôt une appétence". En outre, chaque Banque Populaire définit ses partenariats, avec les Universités par exemple (accompagnement des étudiants handicapés dans leur projet professionnel et dans l'emploi).

Concernant le maintien dans l'emploi des salariés handicapés, une formation a été créée pour les gestionnaires de carrières. “La formation tourne autour du maintien dans l'emploi, de la gestion de carrière, de la formation adéquate. Si le collaborateur est atteint d'une maladie invalidante, il est bien souvent nécessaire de revoir le process de travail. La question est de se demander comment modifier les process RH compte tenu de la situation de handicap qui peut advenir."

Des formations vont être mises en œuvre à l'attention des équipes d'accueil des personnes handicapées pour une intégration de qualité. “Dans tous les processus de formation, précise Lydia David-Duluc, il y a une étape de sensibilisation, puis une formation plus pratique. Par exemple, au cours d'une formation, les salariés valides sont mis en situation de handicap. Ils réalisent un montage de pièces les yeux bandés. L'objectif est de leur faire prendre conscience de ce que génère une telle situation de handicap, y compris du point de vue de l'accompagnateur."

Le groupe mène par ailleurs des actions avec le milieu protégé afin de favoriser des passerelles vers l'emploi dans le milieu ordinaire. “Nous privilégions les actions de sous-traitance qui permettent aux personnes handicapées employées en milieu protégé de développer des savoir-faire nouveaux et par là même, leur employabilité. Actuellement, nous discutons avec une entreprise adaptée (EA) pour développer une prestation nouvelle. Nous travaillons à la réalisation d'un cahier des charges et de nouveaux outils pour cette prestation d'ordre intellectuel, car nous souhaitons ouvertement faire émerger des passerelles vers le milieu ordinaire de travail", conclut Lydia David-Duluc.

[(Accès à la formation

Le groupe a rejoint l'association interbancaire HandiForma-Banques1 qui a pour objectif de favoriser l'insertion des personnes en situation de handicap, notamment par le biais du contrat de professionnalisation.
L'association, avec l'aide du Centre de formation de la profession bancaire (CFPB) et de l'Afpa, procède à la présélection de candidats pour des postes de téléconseiller bancaire et de chargé d'accueil. “Ces candidats entrent ensuite dans un processus de préformation réalisé par l'Afpa qui permet une remise à niveau. Ils sont ensuite recrutés en contrat de professionnalisation d'un an et bénéficient des formations du CFPB et des banques, le but étant d'amener les jeunes et moins jeunes vers les métiers bancaires", souligne Lydia David-Duluc. À la fin de son année en contrat de professionnalisation, le collaborateur peut être recruté en CDI dans une banque partenaire de HandiFormaBanques avec le titre de conseiller service client à distance (niveau IV) délivré par le ministère du Travail ou le certificat professionnel de chargé d'accueil (niveau IV).
1. http://www.handiformabanques.org
)]