Le Dossier inffo flash

Une seconde partie de carrière d'autant mieux réussie qu'elle a été anticipée

“Les individus sont tiraillés entre les injonctions à travailler plus longtemps et les difficultés qu'ils rencontrent à effectivement travailler plus. Autant dire que la question des seniors n'est toujours pas résolue", comme le souligne Françoise Fillon-Nallet, déléguée générale de l'Union nationale Retravailler.

Par - Le 16 février 2008.

La responsable du projet gestion des âges à l'Anact, Nicole Raoult, décrit le contexte français, caractérisé par des départs anticipés depuis les années 1980 et le “retournement démographique". Cette situation oblige à conjuguer l'allongement de la vie professionnelle et un décalage des phases de la vie au travail, l'entrée dans la vie active se faisant plus tardivement. Il existe deux politiques pour gérer le départ des seniors : la sélection-exclusion, ou l'adaptation du poste et de la charge de travail au fil de la carrière – avec l'avantage de lisser les effets de seuil.

Une deuxième partie de carrière est possible si la première a été constructive et harmonieuse, et non subie. Mais elle arrive plus vite et dure plus longtemps qu'avant, entre quinze et vingt ans.
Le site “Mi-parcours.com" est présenté par Coryse Tetrel, d'Opcalia Haute-Normandie. C'est un projet “Equallité-Parcours d'avenir", conçu en partenariat entre Opcalia, Retravailler, l'Université de Paris-Dauphine, le Céreq et le Centre Inffo. Sur ce site, lancé le 13 décembre 2007, les employeurs ou les salariés commencent leur parcours par un test. Il leur permet dévaluer le degré de maturation de leur réflexion sur la deuxième partie de carrière. Selon le résultat obtenu, l'internaute est renvoyé sur l'une des douze vidéos qui lui apporte les réponses adaptées à sa situation.

Lors des échanges, sont présentées d'autres bonnes pratiques. Le programme Quintessence, piloté par le Fongecif Nord-Pas-de-Calais, propose une offre de formation et un accompagnement adaptés aux 55-64 ans, depuis la formulation du projet professionnel jusqu'à la réalisation de celui-ci.

L'Agefiph a créé un groupe de travail sur les seniors handicapés, qui sortent encore plus tôt de l'entreprise que les seniors valides. Un diagnostic est proposé pour toutes les personnes handicapées, sans distinction d'âge, les méthodes et les outillages étant les mêmes pour évaluer les métiers et les compétences.

Et les intervenants de recommander de cesser les injonctions contradictoires : travailler plus longtemps et inciter à partir de l'entreprise ; et de “ne pas se fier aux étiquettes" : ce n'est pas l'enveloppe du dispositif qui importe, mais son contenu.