Questions à Gilles Schildknecht, directeur délégué à la direction nationale des formations du Cnam

“La formation hors temps de travail se développera si elle est combinée avec d'autres dispositifs"

Par - Le 16 mars 2011.

Comment le [Cnam->] a-t-il accueilli ce nouveau dispositif ?

Nous avons vu très positivement l'article de loi autorisant la prise en charge des formations hors temps de travail par les Fongecif. Historiquement, cela représente 80 % de nos formations, la plupart du temps payées par les étudiants. Mais la crise passant par là, les demandes pour le hors temps de travail ont moins progressé, pour se reporter sur la formation à distance. Cette loi va peut-être inciter des gens en difficulté financière à suivre des formations qu'ils ne pouvaient plus se permettre.

Allez-vous adapter votre offre de formation à ce nouveau public ?

Nous préparons en ce moment même une nouvelle offre de formation de premier cycle pour la rentrée prochaine, qui doit s'inscrire dans la future licence unique plus professionnalisante, remplaçant les deux formats existant aujourd'hui. Mais toutes nos formations longues et qualifiantes sont construites en “unités d'enseignement"[ 1 ]UE : modules de 40-60 ou 80 heures, une approche qui favorise la reprise d'études dans une logique de promotion sociale.

Quel avenir prédisez-vous à ce dispositif ?

Il pourrait être intéressant si le grand public était informé de son existence, mais, pour l'instant, rien n'a été fait. Je crois qu'il peut connaître un développement significatif, à condition de le coupler avec d'autres dispositifs, dans une logique de co-investissement entre le salarié et l'employeur. Plutôt que d'avoir un fonctionnement en tuyaux d'orgue, dont nous constatons les échecs, il peut compléter des parcours longs et certifiants, qui sont notre priorité, en étant associé, par exemple, à du Cif sur le temps de travail, ou des formations prises en charge par le plan de formation.

Notes   [ + ]

1. UE : modules de 40-60 ou 80 heures