Trois scénarios d'évolution de la FOAD

La FOAD vecteur d'innovation, la FOAD facteur d'intégration RH, ou la FOAD en voie de banalisation, tels sont les trois scénarios d'évolution plus complémentaires qu'opposés respectivement présentés par Bernard Blandin, Jacques Peyrondet et Philippe Morin, lors de la journée de clôture.

Par - Le 16 avril 2008.

-> “L'innovation continue"

Scénario probable, selon Bernard Blandin, directeur de recherche au Cési, la FOAD continuera de porter l'innovation. Ceci parce que, premièrement, “depuis son origine, la FOAD s'est développée en réponse à des besoins sociaux non satisfaits par l'éducation ou la formation professionnelle". Deuxièmement, parce que “depuis son origine, la FOAD a été un champ privilégié d'expérimentation des techniques nouvelles" et que, sans cesse “sommée de justifier son efficacité et ses coûts, la FOAD est devenue un terrain de recherche et d'innovation pédagogique". C'est “parce qu'elle est confinée aux marges des systèmes d'éducation et de formation", suggère Bernard Blandin, “que la FOAD demeure le seul vecteur d'innovation. Marginale parce qu'innovante, innovante parce que marginale."

-> “L'intégration RH"

Pour Jacques Peyrondet, PDG d'Addeo, nous allons assister à “l'inexorable progression de la technologie au service du développement du potentiel humain et de la performance des organisations". Cette propagation technologique, explique-t-il, “crée une demande d'interconnexion des applications qui impacte la formation et les RH". De même, “la techno-logie impacte aussi les usages des personnes" qui n'arrêtent plus d'apprendre. La convergence technologique entraîne un “continuum pédagogique" où les apprentissages se développent “sous toute forme, à tout moment et dans tout contexte". C'est donc le scénario de l'intégration de la FOAD dans l'e-RH. Jacques Peyrondet fait aussi remarquer que le développement de l'internet permanent entraîne une double “désintermédiation", entre l'offre et la demande et entre le savoir et l'individu. Ce qui implique de revoir en profondeur les systèmes de mesure des décideurs, sous peine de voir se multiplier les “décisions aberrantes" basées sur une observation erronée de la réalité.

-> “La banalisation"

Troisième et dernier scénario, avec Philippe Morin, consultant Media T. Avec “des outils de plus en plus performants et moins coûteux", une “massification des usages sociaux" des technologies et une forte demande d'“individualisation" associée à des “besoins globaux croissants", nous nous dirigeons vers une “dissolution de la FOAD dans la formation". Un scénario de “banalisation" qui rencontre cependant des “facteurs limitants" : la “pesanteur des organisations", qui nous rappelle que “le problème est stratégique et organisationnel avant d'être technologique" ; le “poids culturel de la tradition", qui freine l'innovation, tant en matière d'ingénierie pédagogique que de formation, et de travail collaboratif, et, enfin, la “relative faiblesse des injonctions externes", due à la “complexité du marché" et à la difficulté de procéder à un “calcul économique rationnel."

[(-* Retrouvez le Fffod sur http://www.fffod.org et http://fffod.over-blog.com
Enregistrements vidéo disponibles sur http://www.tfs.afpa.fr
Le C2R Bourgogne publiera un dossier complet en juin prochain.
http://www.c2r-bourgogne.org)]