La CSOFA défend l'alternance

Par - Le 01 février 2010.

ill_Xavier_Baux_p-_28_-_copie.jpgLa Chambre syndicale des organismes de formation en alternance (CSOFA) regroupe des organismes de formation dont le cœur de métier est l'alternance.
Fondée en 1994, à l'initiative d'un ensemble de centres de formation, son objectif est de “promouvoir et défendre la formation alternée, en particulier l'alternance sous contrat de professionnalisation, pour représenter, informer et défendre une profession parfois ignorée par ceux qui en définissent le cadre réglementaire". Il ne s'agit pas, explique Xavier Baux, son président, d'avoir “une position corporatiste, mais de se positionner dans l'arsenal de la lutte contre le chômage".

Xavier_Baux.jpg_ Selon Xavier Baux, la CSOFA compte et regroupe 60 à 70 % de la profession avec une centaine d'adhérents, de toute taille (accueil de 40 à plus de 1 500 contrats de professionnalisation), répartis sur l'ensemble des régions. Il estime que la Chambre est le seul organisme à vraiment défendre l'alternance. Même si des organismes de la CSOFA adhèrent également à la FFP, il considère que celle-ci lui accorde “une place mineure". Le financement de la Chambre est assuré uniquement par les adhésions. Sans proposer de services spécifiques à ses adhérents, la Chambre facilite localement les mises en relation et organise des réunions d'échanges.

Reconnaissance

La CSOFA considère qu'elle est aujourd'hui un interlocuteur reconnu, que ce soit par le gouvernement, les élus du Parlement ou les partenaires sociaux. Elle a été reçue par l'Élysée, et le cabinet de Martin Hirsch, haut-commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté et à la jeunesse. Elle entretient des relations régulières avec le cabinet de Laurent Wauquiez, le secrétaire d'État chargé de l'Emploi, et elle a été auditionnée à de nombreuses reprises par le Sénat et l'Assemblée nationale, où elle fait entendre “la voix des gens de terrain".
La Chambre se félicite d'être intervenue de façon importante sur deux dossiers en particulier. Le premier concerne le tuilage entre les anciens contrats de qualification et le contrat de qualification, lors de la mise en place de ce dernier. Le second porte sur la possibilité ouverte par la loi du 4 mai 2004, dans le cadre du contrat de professionnalisation, de déroger, par accord de branche ou d'accord dans un Opca interprofessionnel, à la règle d'une durée maximale de douze mois (jusqu'à vingt-quatre mois) et d'aller au-delà des 25 % du temps de formation en centre.

Perspectives

Nous avons des souhaits relativement simples, mais qui s'avèrent assez compliqués dans notre pays. Il existe aujourd'hui un écart important entre les discours (efforts consentis) et la réalité (résultats)", regrette Xavier Baux. Et il précise : “Il vaudrait mieux que l'alternance fonctionne mieux avec moins de bonnes intentions. Il y a eu jusqu'à 210 000 contrats en alternance et en 2009 après deux réformes lourdes et coûteuses on en compte seulement entre 170 et 180 000." La CSOFA voudrait avancer sur plusieurs points :
• vers une alternance ouverte, permettant de dispenser des formations qualifiantes et diplômantes, ce qui implique de défendre des formations plus longues qui excèdent douze mois pour aller à vingt-quatre mois ;
• supprimer les “contrats orphelins", qui concernent des jeunes qui ont trouvé un employeur mais dans une branche où ils ne peuvent obtenir un financement de leur formation, et qui sont donc renvoyés vers Pôle emploi (par exemple, la préparation d'un BTS commercial en alternance est possible au sein de telle enseigne mais pas de telle autre, qui vend pourtant également des vêtements) ;
• simplifier et unifier le paysage des contrats en alternance (aujourd'hui, les organismes de formation en alternance sont en proie à de grandes difficultés de procédures administratives qui varient selon les Régions et les Opca et qui leur demandent une énergie et un temps considérables) ;
• les aides devraient être proportionnelles aux difficultés d'insertion des jeunes (la CSOFA déplore qu'une entreprise qui recrute un ingénieur d'une grande école perçoive plus d'aide que pour un jeune en bac pro) ;
• donner les mêmes avantages aux jeunes en contrat de professionnalisation qu'aux apprentis.
D'une manière générale, Xavier Baux voudrait convaincre les responsables politiques et les partenaires sociaux de considérer le contrat de professionnalisation comme un atout extraordinaire, qui ne doit pas être cantonné aux formations qualifiantes. Il se déclare prêt à s'engager pour 200 000 jeunes, voire plus, “sans mettre en place des développeurs de l'alternance".