Rhône-Alpes a lancé son “service public régional de la formation continue" le 1er janvier

Le Conseil régional de Rhône-Alpes a voté en décembre la création de son “service public régional de la formation continue" (SPRF), et a choisi de le qualifier de SIEG : service d'intérêt économique général.

Par - Le 16 janvier 2010.

Le SPRF de Rhône-Alpes a été lancé le 1er janvier, mais “nous allons aller progressivement, car nous avons plusieurs volets", explique Bernadette Laclais, vice-présidente du Conseil régional en charge de la formation professionnelle. La Région “a voulu donner plus de lisibilité de l'offre de formation et plus de facilité à l'accès à la formation, et ce sur tout le territoire", précise-t-elle.

Pour atteindre cet objectif, trois volets, donc. Le premier prévoit une information et une orientation de même qualité sur tout le territoire. Or, Rhône-Alpes est l'une des plus grandes régions de France. “Avec nos partenaires - les Missions locales, le CIDF (Centre d'information sur le droit des femmes) et le Pôle emploi -, nous avons souhaité que, quel que soit la porte que vous poussiez et votre statut, femme, jeune ou demandeur d'emploi, vous ayez accès à la même information. Nous ne voulions pas non plus que le public soit envoyé de structure en structure", explique Bernadette Laclais. Ce premier niveau d'information sera gratuit.

Le deuxième volet du SPRF consiste en la construction d'un parcours de formation, avec la définition d'une ingénierie et le retour à une logique de statut. “Nous avons dans notre région 27 territoires et donc 27 contrats territoriaux emploi-formation depuis 2005. Le SPRF nous permet de renouveler l'offre de services, mais aussi l'offre de gouvernance, notamment avec cet objectif commun de prescription unique, ou au moins coordonnée. Nous voulons éviter que le jeune aille dans une Mission locale puis dans un Pôle emploi par exemple, le but étant bien évidemment d'éviter à la personne le parcours du combattant", poursuit la vice-présidente en charge de la formation professionnelle.
Troisième et dernier volet de ce nouveau SPRF, l'offre de formation, qui se détermine selon le statut.

Hésitations pour le mode de gestion

La Région a choisi de qualifier son SPRF de SIEG, service d'intérêt économique général, car “cela nous semblait être ce qui nous sécurise le mieux sur le plan juridique", justifie Bernadette Laclais. En ce qui concerne les modalités de gestion du SPRF, “la question n'est pas tranchée, car nous avons encore des marchés en cours et nous avons décidé de prendre notre temps, explique la vice-présidente. Mais nous n'excluons pas d'utiliser plusieurs dispositifs". Toutefois, concernant le mandatement - mode de gestion retenu par la Région Poitou-Charentes - Rhône-Alpes est sceptique : “Nous ne sommes pas sûrs de la sécurisation en ce qui concerne le mandatement. En ce qui concerne les marchés, il y a régulièrement des contentieux qui obligent à suspendre les actions ; mais mon sentiment personnel est que nous choisirons les marchés, qui sont les plus adaptés malgré tout, et qui pourront être coordonnés avec la Délégation de service public (DSP)", explique Bernadette Laclais. Certes, “aucune Région n'a encore testé ce mode de gestion, mais ce qui nous plait dans la DSP, c'est la phase de concertation très importante avec l'organisme retenu". Le point négatif serait peut-être “la lenteur du processus, puisque la région Rhône-Alpes, de par sa taille, à beaucoup de dossiers et en comparaison, les marchés permettent d'agir dans une durée limitée", analyse Bernadette Laclais.

[(
Budget

Le budget alloué au SPRF Rhône-Alpes n'a pas encore été validé, notamment en raison des élections régionales à venir. Cependant, “en recentrant nos actions sur les publics prioritaires, il y a fort à parier qu'il y aura une augmentation", pour Bernadette Laclais. Le budget du Conseil régional concernant la formation a quant à lui été voté début décembre 2009 à un montant de 463,3 millions d'euros hors investissement.
Les priorités de la Région en 2010 concerneront trois axes : “La poursuite et l'accentuation du contrat de retour à l'emploi (13 000 signés depuis 2005 en Rhône-Alpes), la continuation de la déconcentration des moyens, et enfin l'accompagnement des territoires qui connaissent des difficultés, en ne restant pas uniquement sur nos publics prioritaires."
)]