Questions à Patrick Bonnet, signataire pour la CFE-CGC de l'accord senior et vice-président de la commission paritaire national emploi- formation

“Faute d'indicateurs suffisants pour le moment, il s'agit d'un accord a minima"

Par - Le 16 mars 2010.

Globalement, comment qualifiez-vous cet accord ?

Il s'agit d'un accord a minima, du fait que la branche ne dispose que de peu d'informations sur les seniors. C'est la raison pour laquelle nous l'avons limité, non à deux ans comme le prévoit la loi, mais à seulement dix-huit mois. Ainsi, il n'y a pas vraiment de véritables avancées par rapport aux autres accords de ce type dans d'autres branches. Dans dix-huit mois, quand nous aurons davantage d'éléments de référence sur les seniors, la négociation pourra véritablement s'engager.

Précisément, quels types de données attendez-vous ?

Les prochains bilans sociaux de la branche - en juin 2010, et surtout juin 2011 - doivent intégrer des indicateurs concernant les seniors. Par exemple, leur nombre précis, leurs formations, etc. Ce qui n'est pas simple à obtenir, car nous sommes dans un secteur d'activité où 40 000 personnes se disent formateurs, pour 8 000 organismes de formation. Courant avril 2010, sous l'égide de la CPNEF et de l'observatoire de la branche, une étude sectorielle sur les métiers permettra déjà de mieux définir notre branche. Elle servira de base aux discussions sur les qualifications qui n'ont pas été revues depuis plus de dix ans. Or, beaucoup de métiers ont changé. Les métiers sont aujourd'hui beaucoup plus polyvalents. Il n'y a plus, par exemple, d'un côté, un formateur qui fait du face-à-face, de l'autre, un formateur qui fait du commercial... Toutes les frontières sont en train d'éclater, et sur la base de cette étude, nous devons définir les missions des formateurs de demain et des autres métiers de la formation.

Disposez-vous d'autres moyens pour faire remonter des informations ?

Nous allons mobiliser toutes les structures pour mettre en place des indicateurs sur les seniors : la commission mixte (sous présidence du ministère du Travail), la CPN (Commission paritaire nationale), la CPNEF (Commission paritaire nationale emploi-formation) à travers notamment l'Observatoire prospectif des métiers et des qualifications, et la CPNP (Commission paritaire nationale de prévoyance). Ainsi, dans le cadre de cet accord senior, nous avons tracé les grandes lignes pour que les organismes de formation soient en conformité avec la loi. À présent, il faut mettre en place toute une série d'indicateurs beaucoup plus précis, pour aller plus loin.