Loraine - Former les salariés en emplois aidés

Par - Le 16 mars 2010.

Pour se former, les demandeurs d'emploi ou les salariés en entreprise peuvent bénéficier d'un financement. Et les salariés des emplois aidés ? “N'étant pas identifiés comme chômeurs ou comme salariés, ils ne bénéficiaient pas de droit à la formation", pointe Laurence Demonet, vice-présidente de la région Lorraine, déléguée en faveur de l'insertion professionnelle, de l'innovation sociale, de la reconversion et de la transition professionnelle.

La loi de cohésion sociale de 2005, qui a instauré les emplois aidés (désormais regroupés sous l'appellation “contrat unique d'insertion", ou CUI), n'avait pas instauré pour les entreprises une obligation de financement de formation pour les contrats aidés jusqu'à cette année. Dorénavant, les entreprises ont la responsabilité de former leurs salariés en contrat aidé.

La Région Lorraine avait déjà pallié ce manque juridique depuis 2005 : “Nous avions mobilisé des dispositifs sur les savoirs de base, ou encore via des ateliers pédagogiques. Il était essentiel pour le Conseil régional que tous les Lorrains aient accès à la formation. D'autant plus les personnes en contrats aidés, qui sont dans une situation de précarité et doivent être formées pour éviter un retour au chômage", poursuit Laurence Demonet.

Dans le cadre du budget supplémentaire voté en octobre 2009, la Région a ainsi créé un “Fonds d'insertion sociale" qui finance la formation des salariés précaires, avec un budget d'un million d'euros. Les publics prioritaires sont les bénéficiaires du RSA, les CUI, les salariés ayant un contrat de travail de moins de six mois, les intérimaires et les temps partiels subis. “Tous ces salariés représentent environ 25 000 personnes en Lorraine, dont 16 000 contrats aidés", précise Laurence Demonet. Parmi ces personnes, une grande majorité sont des jeunes et des seniors.

Le Fonds d'insertion sociale les engage dans un parcours de formation qui se poursuit à la fin de contrat. La Région prend en charge 80 % des coûts de formation, avec un plafond de 5 000 euros par personne. Les frais liés à la formation peuvent également être pris en charge. Toutefois, “la Région compte sur les employeurs, via les Opca, pour financer le reste, de même que nous comptons sur les Conseils généraux pour développer les liens. Le but est de permettre que, grâce à une coordination des acteurs, la formation débouche sur un emploi durable. En outre, les bénéficiaires doivent savoir qu'ils ont droit à une formation ouverte", estime Laurence Demonet.