Europe Écologie prône un “crédit d'heures" utilisables tout au long de la vie.

Par - Le 16 mars 2010.

Pour Europe Écologie, la formation “est une priorité absolue, car c'est un levier fondamental pour la transformation écologique de l'économie que nous souhaitons mettre en place", affirme Philippe Meirieu, tête de liste Europe Écologie en Rhône-Alpes. Il détaille : “Nous considérons que tous les leviers ne sont pas suffisamment utilisés par les Régions pour faire évoluer les pratiques de formation, le rapport entre formation et emploi et le projet même de formation tout au long de la vie. Depuis 1971, nul n'a réussi à réorganiser la formation tout au long de la vie. La France est le seul pays où la formation initiale est si importante lors de l'embauche. Nous ne savons pas accompagner, il faut donc des formations plus souples et plus adaptées. Nous sommes encore devant une jungle, la plupart des gens ne savent même pas que les Régions sont en charge de la formation."
Pour améliorer le système, Philipe Meirieu invite à “prendre au sérieux le concept de formation tout au long de la vie", et à ne pas traiter séparément les problèmes de formation initiale et de formation continue. “De même, la Région s'occupe de la VAE et des outils de formation continue, pourquoi ne pas établir des liens avec les Universités ?", interroge-t-il. Afin de porter la formation tout au long de la vie, Europe Écologie souhaite mettre en place un “Pass Formation" qui représenterait un crédit d'heures utilisables tout au long de la vie. Le parti pense qu'il faut “être plus exigeant et conditionner l'aide aux organismes de formation en fonction de plusieurs critères, dont la formation aux nouveaux métiers (isolation, agriculture bio, énergies renouvelables). Il considère qu'un module “développement durable" devrait être présent dans toutes les formations.
En matière d'orientation, Europe Écologie veut mettre en place de nouvelles structures d'accompagnement et permettre aux jeunes de faire des choix progressifs en articulant “périodes de stage de six semaines suivies d'une période de réflexion pour envisager une découverte progressive du métier".
À l'échelon régional, le parti se prononce pour un service public régional de formation (SPRF) avec mandatement. Mais, observe Philippe Meirieu, “les SPRF sont souvent une coquille vide. Un cadre reste encore à concrétiser pour permettre de mieux garantir l'accès pour tous à la formation professionnelle, notamment pour les publics en situation d'errance et ceux en transition professionnelle".

[(Philipe Meirieu souhaite que l'apprentissage soit une alternative au stage, précisant : “Les Régions ont la compétence de l'apprentissage depuis 2004, mais les branches sont encore très présentes dans ce secteur. Or, il y a des déficits en ce qui concerne les maîtres d'apprentissage, qui induisent un déficit de formation. Nous concevons un apprentissage pour tous les niveaux, car plus on avance dans les diplômes, plus l'apprentissage est individuel et localisé. Nous estimons que les Universités doivent développer des filiales d'apprentissage sous forme d'alternance continue. De même, il faut sortir de cette formation juxtaposée où la formation de terrain prime sur la formation théorique, souvent considérée comme secondaire." Il faut aussi que les apprentis bénéficient enfin des mêmes avantages que les étudiants.)]