Midi-Pyrénées : “Un but pour l'emploi" à Toulouse : le football pour réinsérer des jeunes dans la vie professionnelle

Par - Le 15 mai 2010.

Comment motiver des jeunes pour débuter une formation ? La Fondation agir contre l'exclusion (Face) a trouvé une solution : le football. Après avoir testé ce dispositif dans l'Aisne et l'Oise, à Amiens, Chambéry, Lyon, Paris, Nantes, Rennes et Saint-Étienne, ce qui a permis à 240 jeunes d'être accompagnés, c'est au tour du club Face Grand Toulouse de lancer “Un but pour l'emploi", en partenariat avec le district de football de Haute-Garonne Midi-Pyrénées.

Quinze jeunes - onze garçons (football oblige) pour quatre filles - ont été sélectionnés. Ils viennent des Missions locales, de Pôle emploi, de la société d'intérim Randstad, de la Maison commune emploi-formation, et ont été retenus pour suivre une formation de quatre mois, du 8 avril au 30 juillet, soit 475 heures, dont 175 passées en entreprise et 70 sur le terrain de football. Un module intitulé “L'entreprise et moi", dispensé par les chargés de mission de Face, permet aux jeunes de mieux connaître et comprendre le monde de l'entreprise. Ils suivent deux stages en entreprise : un d'“observation" (d'une semaine), un de “validation de la motivation" (de quatre semaines). Des modules de professionnalisation sont également prévus pour permettre, notamment, des remises à niveau en français ou en mathématiques, ou encore d'obtenir un “brevet de navigation sur internet".

Dernier aspect de la formation, et non le moindre : le module “Foot", pendant lequel les jeunes sont entraînés par Érick Mombaerts, l'actuel entraîneur de l'équipe de France espoirs de football. “L'entraîneur de football permet de véhiculer des valeurs telles que le dépassement de soi, la rigueur, la ponctualité, le travail en équipe, valeurs que l'on retrouve en entreprise", explique Isabelle Eches, présidente du club Face Grand Toulouse et responsable formation à Orange Midi-Pyrénées. Le football permet aussi d'“attirer les jeunes vers l'emploi, car il faut reconnaître que les jeunes éloignés de l'emploi sont souvent démotivés", poursuit Isabelle Eches, pour laquelle “l'enjeu est de faire tomber un certain nombre de barrières qui sont inconscientes, mais qui font que ces jeunes ne rencontrent pas les entreprises et vice-versa". Le coût des formations, qui s'élève à 2 956 euros par stagiaire, est pris en charge par le Conseil régional de Midi-Pyrénées.

Dix entreprises ont adhéré au projet : EDF, ERDF, Gemlog 31, Inéo-Suez, La Poste, Logidis, Orange, Randstad, Spie Sud-Ouest et Sodexo. “Les entreprises ont défini en amont les postes dont elles avaient besoin, et se sont engagées pour un ou plusieurs jeunes", souligne Isabelle Eches. Quatorze contrats de professionnalisation ont été proposés et un CDI. “À défaut d'embaucher immédiatement, nous sécurisons le parcours des jeunes", poursuit-elle. Ils pourront ainsi débuter un apprentissage en septembre.