Alternance : l'exemple d'Eris, PME de 162 salariés

Par - Le 16 avril 2010.

“Nous ne trouvions pas de personnel compétent dans notre spécialité, nos salariés n'étaient pas fidélisés et nous avions un turn over important." C'est ainsi que Ludovic Goeta, directeur général d'Eris, explique la pratique de l'alternance dans son entreprise. Il s'est exprimé dans le cadre du rendez-vous organisé par la CCIP le 30 mars.

Eris est une société familiale spécialisée dans le domaine de la sécurité incendie (ingénierie, travaux, maintenance et services, et formation) qui emploie actuellement 13 personnes en contrat de professionnalisation. Mais c'est également un organisme de formation (agréé depuis 1992), qui a créé sa propre école, First, en 2008. L'entreprise dispose ainsi d'une équipe pédagogique. Pour Ludovic Goeta, qui s'est lui-même formé grâce à l'alternance, cette solution s'impose : “L'alternance est un pari sur l'avenir. L'entreprise a en quelque sorte le devoir de donner une chance à ces personnes qui lui rendent au quotidien." Une personne recrutée en alternance voici trois ans est désormais responsable d'une équipe de 12 techniciens.

Pour le recrutement, le travail étant très spécifique, un seul critère, pour Ludovic Goeta : “Parmi une trentaine de profils que l'Afpa nous a proposés, nous avons sélectionné les 13 personnes en fonction de leur motivation." Si tous ont plus ou moins le même niveau de qualification, bac pro ou CAP, les âges sont très variés : des jeunes de 16 à 18 ans, mais aussi des adultes qui souhaitent se reconvertir.

Ces 13 personnes ont d'abord suivi une formation pré-qualifiante de 450 heures à l'Afpa. Parmi elles, 10 ont été recrutées en contrat de professionnalisation, dont 8 en CDI. Elles poursuivent leur formation en alternance à l'Afpa, tout en bénéficiant de compléments de formation d'une trentaine d'heures délivrés par First, l'école d'Eris. Un tuteur est attaché à chaque alternant, qui est suivi pendant toute la durée de sa formation, jusqu'à trois mois après l'obtention de son diplôme. Celui-ci fait d'ailleurs l'objet d'une fête organisée par l'entreprise. Depuis trois ans, Eris a ainsi formé 20 personnes.

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Toujours échanger

Pour le directeur général d'Eris, “il est primordial que l'alternant participe à la vie de l'entreprise, que ce soit aux réunions, où aux fêtes organisées pour le personnel". L'évaluation des compétences prend la forme d'une “réunion mensuelle d'une heure ou deux, qui a davantage le ton de la discussion que celui de l'évaluation. Il n'y a donc pas de surprise à la fin de l'alternance", précise Ludovic Goeta.
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