Apec - Enquête emploi des cadres - “Changer de métier ne se décrète pas"

Par - Le 01 septembre 2010.

Cela se prépare en travaillant au préalable sur ses compétences et en confrontant son projet au marché. C'est ce qui ressort d'une enquête qualitative réalisée par l'Apec auprès de cadres ayant changé de métier ou ayant eu un projet de changement, de professionnels de la gestion de carrière et d'entreprises dont elle a recueilli les témoignages.

Même en période de crise, les cadres manifestent le souhait d'agir sur leur évolution professionnelle. Pour y parvenir, ils sollicitent les professionnels de l'accompagnement et utilisent les dispositifs de formation et de bilans de compétences. Ces démarches peuvent parfois aboutir à un changement de métier. Dans la pratique, si les entreprises y sont favorables en interne, en revanche il existe encore des freins au recrutement externe de ces cadres aux parcours atypiques.

Le changement de métier par mobilité externe se fait le plus souvent à la suite d'une rupture professionnelle, voulue ou non. Les cadres profitent de cette rupture pour développer un projet de reconversion – fruit d'un parcours long, souvent difficile et qui se mène par étapes. En revanche, la mobilité en interne est, pour les cadres, un processus plus souple et plus stratégique leur permettant de changer de métier en conservant leurs repères dans l'entreprise. Pour celle-ci, il s'agit avant tout de fidéliser les collaborateurs et de sécuriser un recrutement avec des personnes connues.

Le changement de métier est un “processus de maturation" jalonné de phases d'interrogations et de réflexions sur son avenir professionnel. Pour y parvenir, engager une réflexion sur ses motivations et ses compétences est un prérequis pour les cadres, notamment via le bilan de compétences. Aussi, confronter leurs projets à la réalité du marché et s'entourer de conseils de professionnels de l'accompagnement sont autant de conditions pour réussir. Et l'acquisition de nouvelles compétences appelle fréquemment le recours à la formation professionnelle.
Pour les professionnels de l'accompagnement, la sécurisation des parcours professionnel passe par la capacité à changer et à s'adapter.

Les cadres font souvent état d'une lassitude ou d'un rejet de l'entreprise au bout de plusieurs années d'expérience professionnelle. Ceux de 35-45 ans, période charnière propice à la réflexion sur le changement, s'interrogent sur le sens de leur parcours et leurs aspirations réelles, tout en cherchant les moyens d'assurer leur employabilité jusqu'à la retraite et de nouvelles formes de rétribution.

En cela, note l'étude, le changement de métier en externe, notamment vers d'autres postes que le salariat en entreprise privée, “est une caractéristique de notre époque".