Syfadis, une PME rouennaise face aux normes

Par - Le 16 mai 2010.

Notre secteur est un domaine dans lequel les acteurs internationaux sont bien mieux organisés qu'en France", affirme Pierre Berthou, PDG de Syfadis, éditeur français de logiciels e-learning. “Aujourd'hui, nous utilisons essentiellement des normes anglo-saxonnes et nous sommes donc imprégnés de leur culture en matière de formation", souligne-t-il.

Pourquoi ? Intégrer les normes existantes et anticiper celles à venir représente un coût important pour cette PME rennaise. D'où le choix de Syfadis de ne consacrer ses budgets normatifs qu'à l'intégration des normes existant déjà. “Ce que nous autres, PME, subissons, c'est le poids de normes conçues pour de grands groupes, ainsi que le décalage entre la réalité des pratiques et les spécifications des normes. (…) Seuls, nous ne pouvons rien faire d'autre que suivre ce qui se fait déjà. Alors que nous pourrions obtenir de bien meilleurs résultats si nous procédions à une mutualisation avec d'autres acteurs du marché." Le regroupement de tous les acteurs concernés (institutionnels, grands comptes, PME, Afpa, Éducation nationale, Universités, etc.) paraît, pour l'instant, être la condition sine qua non à un développement rapide des normes françaises. “Les « grands » de la formation que sont les Universités ou les TGE [ 1 ]Très grands équipements. doivent prendre cette initiative", estime-t-il.

Pourquoi ne comptons-nous aucun éditeur dans les commissions ?", s'interroge en écho Bernard Blandin, directeur de recherche au Cési et enseignant à Paris-X. “Il est nécessaire que les partenaires, tant publics que privés, investissent dans la normalisation." Et d'appeler à “adopter les normes internationales en vigueur : actuellement, une seule norme européenne a été reconnue en France. Tant que ces points ne seront pas réglés, aucun scénario de déploiement d'une offre pertinente ne pourra voir le jour".

[(Pourquoi la FOAD ?

“Être acteur de son projet"

Il faut inciter les individus à prendre en charge leurs compétences. Ils doivent être acteurs de leur projet professionnel", déclare Philippe Huguenin, directeur d'Opcalia Île-de-France. Les Opca sont de plus en plus sollicités pour financer les initiatives des salariés, ce qui est nouveau. Pour Philippe Huguenin, les serious games sont d'autant plus intéressants qu'ils “démystifient la formation, notamment pour les personnes qui ont de faibles qualifications".

Agathe Descamps)]

Notes   [ + ]

1. Très grands équipements.