Développement des FOAD : quel rôle pour l'État ?

Par - Le 16 mai 2010.

Animateur de la journée d'échanges du 13 avril sur le très haut débit dans la formation tout au long de la vie, Adrien Ferro a rapidement porté le débat sur l'opportunité de l'action publique en matière de soutien au développement des formations innovantes.
“Que dit la loi du 24 novembre 2009 à propos des possibilités de formation TIC ou de formation en ligne ?, interroge-t-il : absolument rien !" Pourtant, l'arrivée du très haut débit dans les entreprises et les foyers, ces “nouveaux territoires numériques", a radicalement modifié les pratiques “immersives" et les pratiques sociales, y compris dans le domaine général de la formation professionnelle et, particulièrement, dans le cadre de la formation tout au long de la vie : “La formation tout au long de la vie sort du territoire balisé de l'apprentissage des savoirs « formels », sanctionné par l'obtention d'un titre ou d'un diplôme. Ce type de formation concerne essentiellement des savoirs de rencontre, des savoirs « informels ». Il s'agit de savoirs tout aussi valorisables que les autres, d'une véritable culture des savoir-faire dont nous aurons besoin face à l'émergence de la Chine et de l'Inde. Si l'Europe veut rester compétitive, elle doit devenir la société cognitive la plus dynamique possible. Telle était la « Stratégie de Lisbonne » !"
Or, “le plan « France numérique 2012 » conserve les défauts d'un plan émanant de l'État", regrette le responsable du développement du master “Ingénierie de la e-formation" à l'Université de Rennes-I. “Le système universitaire et le culte du diplôme demeurent les épicentres de ce dispositif. Si trois chapitres sont consacrés à la formation initiale et onze aux formations initiales et supérieures, il n'existe que très peu d'indications sur la formation professionnelle et la formation tout au long de la vie. À l'exception de notifications concernant les « serious games », la partie consacrée aux réseaux du savoir-faire compte… deux lignes."
Est-ce grave ? Pas si sûr, estime Jacques Naymark, directeur de TFS chargé du dossier technologies numériques à la direction de l'innovation de l'Afpa. Et de s'appuyer sur le succès de YouTube [ 1 ]Espace de partage de vidéos. www.youtube.com [(Pourquoi la FOAD ?

“Former les autodidactes du XXIe siècle"


“Les formateurs et les enseignants ont à apprendre des gens une fois que leur potentiel a été libéré", considère François Taddéi, chercheur à l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Rappelant que l'enseignement français reste encore très formel, il estime que “l'enjeu est de former les autodidactes du XXIe siècle, qui seront capables de mettre constamment à jour leurs connaissances et leurs compétences". pour démontrer que “les gens n'ont pas attendu l'impulsion de l'État pour s'emparer des plateformes de contenus vidéo !"
Mais Adrien Ferro souhaite, lui, le développement d'un lobbying ciblé vers la valorisation du savoir.
“Ce lobbying devra s'exercer sur deux pistes majeures : la
sécurisation des parcours professionnels – car, aujourd'hui, il n'existe que peu de parcours s'effectuant en dehors d'un environnement numérique – et la valorisation des
personnes les plus éloignées de l'emploi, souvent victimes de la fracture numérique. Il est nécessaire de réduire cette fracture !"

Agathe Descamps
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Notes   [ + ]

1. Espace de partage de vidéos. www.youtube.com