Fadila Khattabi, nouvelle vice-présidente de la région Bourgogne, en charge de la formation tout au long de la vie et de l'apprentissage : “Nous allons nous préoccuper de l'accès à la formation des jeunes et des femmes"

Par - Le 01 juillet 2010.

Fadila Khattabi a été vice-présidente de la commission formation professionnelle et apprentissage de 2004 à 2008, avant d'être présidente de la commission développement économique et emploi. Elle enseigne par ailleurs l'anglais dans un CFA.

Quelles sont les actions réalisées lors du précédent mandat qui vous ont marquée ?

Lors du précédent mandat, auquel j'ai participé en tant que vice-présidente de la commission formation professionnelle et apprentissage, nous nous sommes notamment penchés sur la qualité de l'apprentissage, car nous avions déjà un nombre importants d'apprentis, et qu'il ne sert à rien d'augmenter ce nombre s'il n'y a pas de débouchés. Grâce à nos actions, nous avons ainsi porté de 71 à 75 % le taux de réussite des apprentis. Le taux de rupture a également diminué, car il est de 12 %, soit deux moins que la moyenne nationale. Nous avons également beaucoup travaillé avec les branches professionnelles, notamment en élaborant des accords-cadres, que ce soit avec le BTP ou la coiffure. En début de mandat, nous avons également “découvert", contre toute attente, que la Bourgogne était une région industrielle, avec un manque important de main-d'œuvre dans la métallurgie, par exemple. Nous avons donc travaillé avec cette branche également. Et puis enfin, nous avons mis en place le Service public régional de la formation. Et nous allons travailler avec l'objectif de créer une antenne sur chacun des douze territoires de la région. Nous allons mettre tout cela en place cet été.

Quelles seront vos autres priorités ?

Nous allons nous préoccuper de l'accès à la formation des jeunes et des femmes. Je souhaite mettre en place une École de la deuxième chance dans les quatre départements que compte la région. Nous en avons une pour l'instant dans la Nièvre, mais cela n'est pas suffisant au regard du taux de chômage des jeunes en Bourgogne, qui s'élève à 15 % en moyenne. Je compte également améliorer l'accès à la formation pour les femmes dont le principal problème, lorsqu'elles sont en formation, est la garde des enfants. Bien souvent, elles arrêtent leur formation avant la fin en raison de ces difficultés. Je souhaiterais ainsi travailler avec les grandes agglomérations bourguignonnes pour mettre en place une charte ou une convention afin de faire en sorte que toutes les femmes qui suivent une formation dans le cadre de la Région puissent bénéficier d'une place en halte-garderie le temps de leur formation. Nous travaillons également sur un COT des métiers du social avec les conseils généraux, les Opca, le ministère de l'Éducation nationale, Pôle emploi, la Direccte, ce qui est une première en France, car cela implique plusieurs branches. Nous avons d'ailleurs lancé un diagnostic, qui a été réalisé par un cabinet.

Concernant l'orientation, avez-vous des attentes précises ?

Nous sommes dans une période de transition, puisque nous avons signé la charte avec l'État en 2007 et elle court jusqu'en 2010. Nous avons multiplié les points d'accueil pour l'orientation et l'information et nous allons désormais travailler sur les métiers transversaux (voir notre article ci-contre), ce qui va fortement impacter l'orientation.

Comptez-vous travailler sur la VAE ?

Nous avons actuellement signé 190 passeports formation, mais ce n'est pas assez. Il faudra améliorer la communication autour de la VAE, car encore beaucoup de personnes estiment que c'est un dispositif lourd. L'accompagnement doit aussi être amélioré.

Alors que le précédent vice-président s'est occupé de la qualité de l'apprentissage, quels sont vos projets ?

Nous allons nous occuper de l'enseignement supérieur, et nous observons une forte demande pour la formation en alternance. Nous avons d'ailleurs récemment ouvert un CFA consacré aux métiers de la banque. Mais nous gardons toujours à l'idée de ne pas ouvrir de section sans l'accord des branches professionnelles, en mesure d'évaluer quantitativement les débouchés.

Le PRDF doit être retravaillé pour 2012, quelles en seront les orientations ?

Il est trop tôt pour le dire. Nous allons faire un état des lieux à l'automne, et ensuite nous verrons. La crise a profondément modifié la situation économique de notre région, nous avons perdu 20 000 emplois, dont 8 000 dans l'industrie. Nous avons mis en place un plan régional de soutien aux entreprises qui leur permet d'obtenir des prêts à taux préférentiel, avec un remboursement différé sur deux ans. Nous avons également créé quatre cellules, cofinancées par la Région et l'État, afin de mettre en place le “contrat de continuité professionnelle" d'ici fin 2010.