Vous avez dit “emplois verts" ?

Selon différentes études, la “croissance verte" devrait générer en France, d'ici 2020, plusieurs centaines de milliers d'emplois. La réalité est plus complexe, y compris en termes de métiers en tension.

Le Conseil d'orientation pour l'emploi (COE), dans son rapport “Croissance verte et emploi" (janvier 2010), passe en revue les besoins exprimés par les principales filières que la “croissance verte" devrait faire particulièrement évoluer à un horizon de dix ans (2020) :

  pour le bâtiment, les emplois concernés seraient surtout des emplois maintenus et non des emplois supplémentaires ;

  dans les transports, les mesures devraient créer environ 67 000 emplois dans la réalisation des infrastructures (notamment ferroviaires), 5 000 dans le développement du tramway et quelques milliers dans le transport fluvial ;

  dans les énergies renouvelables, 200 000 emplois seraient créés ;

  dans la filière EADA (eau, assainissement, déchets et air), 43 000 emplois seraient créés : 24 000 dans l'eau et l'assainissement, 14 000 dans les déchets et le recyclage, 5 000 dans la dépollution de l'air ;

  dans la filière électromécanique, construction électrique et réseaux électriques, il est davantage question d'un “verdissement" des emplois que de création d'emplois ; ainsi, 225 000 emplois (sur 400 000) devraient évoluer.

Ainsi, toutes les filières indiquent que, à l'horizon de dix ans, il n'y aura que très peu de nouveaux métiers liés à la “croissance verte". Exception faite, mais ils sont très peu nombreux, de ceux pour lesquels l'environnement est central, comme la protection de la nature, de la biodiversité ou encore des paysages. Quant aux nouveaux métiers identifiés par les comités de filière, ils sont en général hautement qualifiés : soit des métiers d'expertise liés aux nouvelles technologies mises en œuvre (métiers de la mesure, métrologie, par exemple), soit des compétences d'organisation ou de coordination : gestionnaires de flux dans les transports, optimisateur de la chaîne logistique en matière environnementale, coordinateur de haut niveau dans les grands projets immobiliers, etc. Quelques autres nouveaux métiers devraient aussi apparaître : ceux liés aux activités de diagnostic, conseil et expertise auprès des particuliers, des entreprises, ou encore des collectivités publiques. Et de nouveaux postes devraient aussi voir le jour : expert en bilan carbone, expert en analyse de cycle de vie…, etc. Sachant que les emplois verts ne concernent pas seulement les fonctions techniques, mais aussi commerciales, juridiques, les achats, la banque ou encore les ressources humaines.