Réduire la vulnérabilité des territoires face au risque d'inondations : l'action de l'Établissement public Loire

Par - Le 01 octobre 2010.

La tempête Xynthia ou les dernières inondations à Draguignan ont montré que les acteurs locaux avaient parfois des difficultés à gérer ces crises. Dans le cadre du 3e salon Prévirisq, organisé les 21, 22 et 23 septembre derniers à Paris, des acteurs locaux ont été invités à partager leur expérience sur “La prévention des inondations et de l'aménagement durable des villes", thème en lien avec le centenaire de la crue de la Seine de 1910.

L'Établissement public Loire[ 1 ]Syndicat mixte qui regroupe cinquante collectivités ou groupement de collectivités (Conseil régionaux, Conseils généraux, villes et agglomérations), en fonction du bassin fluvial. Quatre domaines d'intervention : exploitation des barrages de Naussac (Lozère) et Villerest (Loire), l'aménagement et la gestion des eaux, la production et le partage de données avec l'aide de chercheurs, la prévention et la réduction du risque inondation. Il assume la maîtrise d'ouvrage de ces opérations à l'échelle du bassin.
www.eptb-loire.fr
a ainsi été invité à organiser un atelier formation pour présenter sa démarche “industrielle" de réduction de la vulnérabilité des activités économiques aux inondations. Démarche qui s'inscrit dans le cadre du plan “Loire grandeur nature" 2007-2013, financé par le Feder (fonds européens), les collectivités territoriales et l'État.

Cette démarche, d'un coût total de 23,5 millions d'euros, est constituée de trois phases : tout d'abord, la création d'un “environnement favorable", qui consiste à informer, sensibiliser et former 15 000 agents. Ensuite, vient la réalisation d'au minimum 3 000 “diagnostics de vulnérabilité". Et enfin, la mise en place de mesures pour 900 entreprises. Sur les 23,5 millions d'euros de coût du projet, la première phase est dotée d'un million d'euros, la deuxième de 9 millions et la dernière de 13,5 millions.

“Les derniers événements ont montré que la problématique est de plus en plus prégnante pour les collectivités qui sont sollicitées pendant et après ces événements. Elles sont souvent mises en difficulté parce qu'elles n'ont pas su anticiper ce risque inondation", explique Sophie Martinez, en charge de la mise en place du projet pour l'Établissement public Loire.

La formation proposée a été lancée en 2009, et dispensée par l'Union nationale des CPIE (Centres permanents d'initiatives à l'environnement). Ce sont 200 agents de collectivités qui ont été formés, à raison de 10 agents par session de deux jours. “Le premier jour de formation était consacré à la nécessité de mettre en place une culture du risque, un langage commun afin qu'ils puissent connaître les outils et dispositifs", précise Sophie Martinez. Le deuxième jour avait pour objectif d'amener les stagiaires à une expertise sur la réduction de la vulnérabilité.

La spécificité de cette formation réside dans le fait qu'elle “traite le risque inondation de manière transversale, en couvrant différents champs de compétences des collectivités, que ce soit les transports, l'urbanisme, le développement économique, l'environnement, les réseaux, etc. Toute la difficulté réside dans le fait de former des non-spécialistes du risque à un événement... qui n'aura peut-être jamais lieu, pointe Sophie Martinez. En outre, ce dispositif est innovant par sa logique pratique et non théorique, avec des mises en situation".

Des actions qui ont été complétées en 2010 par deux sessions de formation consacrées à l'un des aspects de la diminution des risques, le “plan de continuité des services". Et en octobre 2010, le module pédagogique de deux jours sera mis en ligne sur le site internet du plan Loire grandeur nature, afin que ceux qui le souhaitent puissent se former individuellement et à distance.

Les agents qui ont bénéficié de ces formations sont satisfaits, assure Sophie Martinez : “Le langage et le socle commun permet de rendre les choses beaucoup plus compréhensibles et légitimise la formation individuelle de ces agents sur ces questions", conclut-elle.

Notes   [ + ]

1. Syndicat mixte qui regroupe cinquante collectivités ou groupement de collectivités (Conseil régionaux, Conseils généraux, villes et agglomérations), en fonction du bassin fluvial. Quatre domaines d'intervention : exploitation des barrages de Naussac (Lozère) et Villerest (Loire), l'aménagement et la gestion des eaux, la production et le partage de données avec l'aide de chercheurs, la prévention et la réduction du risque inondation. Il assume la maîtrise d'ouvrage de ces opérations à l'échelle du bassin.
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