L'État définit une feuille de route pour les Carif-Oref

Par - Le 01 octobre 2010.

Les missions et les conditions d'exercice des Carif-Oref doivent être clarifiées", a déclaré d'emblée Marie Morel, responsable de la sous-direction Politiques de formation et du contrôle de la DGEFP, qui s'exprimait au nom de Bertrand Martinot, délégué général à l'emploi et à la formation professionnelle (DGEFP). Elle intervenait le 16 septembre dans le cadre de la rencontre InterCarif-Oref. Pour plusieurs raisons, a-elle expliqué : tout d'abord, les nouveaux enjeux des CPRDF et la mise en place du service public de l'orientation (loi du 24 novembre 2009), ensuite, la très grande, voire trop grande, diversité de leurs missions, et, enfin, les conclusions et les préconisations du rapport de l'Igas . “Les Carif-Oref sont des lieux neutres, facilitateurs au plan régional et disposant d'un savoir-faire réel, qui ont naturellement vocation à mettre en musique ces aspects de la réforme", a-t-elle assuré.
Cependant, concernant la commande de l'État, l'activité des Carif doit se centrer sur deux objectifs : professionnaliser les réseaux régionaux de l'accueil, information, orientation (échanges de pratiques, production d'outils), et garantir à court terme l'existence de bases de données répondant à des formats identiques au plan national.
Marie Morel a notamment insisté sur la nécessité d'une visibilité totale de l'offre publique de formation, qu'il s'agisse de formation initiale, d'alternance ou de formation continue, dans des données comparables et exhaustives, jusqu'à la prescription de l'action de formation en ligne. Cette visibilité de l'offre publique, a-t-elle souligné, “constitue la clé de voûte d'un système permettant un égal accès à la formation de tous les publics, notamment les demandeurs d'emploi et les jeunes".

Pour les Oref, il s'agit d'abord, a rappelé Marie Morel, de fournir aux décideurs régionaux les outils d'aide à la décision et d'intégration du lien emploi-formation (diagnostics partagés, tableaux de bord, etc.). Deuxième mission principale des Oref, la réalisation d'une analyse territoriale des qualifications et des besoins en formation. Un rapprochement avec les observatoires de branche et les Opca doit être opéré.

Si des spécificités régionales expliquent certaines actions, d'autres ne relèvent pas de leurs missions", a affirmé la représentante de la DGEFP, et de citer en exemple l'animation de certains réseaux, l'aide à la création d'entreprise, le conseil juridique au grand public ou encore l'émission d'avis techniques.

La commande de l'État doit s'inscrire “dans un mode rénové de gouvernance avec des objectifs quantifiables et mesurables", a-t-elle affirmé. Il s'agit de contractualiser les relations entre les pouvoirs publics et ces structures. Une convention d'objectifs et de moyens entre chaque Carif-Oref et l'État sera conclue avec des engagements communs, en particulier l'alimentation du portail national Orientation & Formation (commandité par l'État, les Régions et les partenaires sociaux, et mis en œuvre par le Centre Inffo), les modalités d'évaluation de l'organisme et une comptabilité analytique.

Pascale Gérard, vice-présidente du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, et présidente du Carif Espace compétences, a aussitôt réagi, craignant que cette feuille de route, ne cache “une restriction de moyens et une volonté de recentralisation".