Dolorès Panek, de chauffeur poids lourd à assistante maternelle
Par Nicolas Deguerry - Le 16 janvier 2011.
LA VAE, entre “reconnaissance" et “passerelle" vers l'avenir.
“La vraie question, c'est de se connaître et de parvenir à identifier ses envies sans tenir compte du regard des autres. Mon chemin de vie personnel et professionnel, je l'ai fait envers et contre tout." De son propre aveu “pas vraiment attirée par les études", Dolorès Panek quitte l'école à 16 ans pour conquérir son indépendance financière.
Effectuant ses premières armes dans la restauration, elle rejoint deux ans plus tard l'entreprise familiale de travaux publics. Entrée par la porte du secrétariat et de l'assistance commerciale, son parcours devient ce qu'il est convenu d'appeler “atypique" lorsque, “attrapée par le virus du transport", elle passe son permis poids lourd. “Très difficile de percer dans ce milieu très masculin, voire macho, reconnaît-elle, mais cela m'a rendue encore plus combative et m'a même motivé pour passer le super lourd !" Chauffeur pendant quatre ans, un déménagement familial la conduit à repenser son orientation : “Tant que l'on remet les choses en question, on est vivant ! Je me suis mise devant une feuille blanche et j'ai tout remis à plat."
En ressort une “envie de transmettre" qui l'amène à se renseigner auprès du centre de protection maternelle et infantile (PMI) local. Agréée assistante maternelle en décembre 2006, Dolorès Panek commence par s'occuper d'un enfant, de quatre aujourd'hui. Autant dire que les journées sont bien remplies, avec une amplitude horaire allant de 5h30 à 19h du lundi au vendredi. On comprendrait dès lors aisément que la dimension formation ne soit pas d'actualité, mais ce serait mal connaître le caractère opiniâtre de Dolorès Panek qui, aime-t-elle à rappeler, “fonctionne à l'envie et se donne à fond". Ainsi s'ajoutent aux près de 70 heures hebdomadaires les formations du samedi : cursus initial d'assistante maternelle agréée, premier secours, éveil à l'enfant de 0 à 6 ans, gestion de l'activité multi employeurs et, tout juste achevée en validation des acquis de l'expérience, la certification “Assistante maternelle - garde d'enfants".
Réalisée avec l'accord des parents employeurs et le soutien financier de la Fepem (Fédération des particuliers employeurs), cette professionnalisation permanente participe de sa vision exigeante du métier : “Assistante maternelle, ce n'est pas seulement de la garde d'enfants, souligne-t-elle, c'est aussi mettre ses compétences, autant humaines, en matière d'accompagnement des enfants et des parents, que professionnelles, en ce qui concerne le développement de l'enfant. Aussi bien physique qu'émotionnel." D'où l'importance de sa VAE, dont elle souligne qu'elle a “d'abord été une reconnaissance de [son] métier, mais également une passerelle vers un projet futur". Et d'expliquer : “Quand le jury a validé mon titre, j'ai vraiment été très fière, c'était la reconnaissance de toute la passion que j'ai mise dans mon parcours d'assistante maternelle ; c'est aussi un premier pas vers un concept d'accueil de type micro-crèche que je souhaite développer et pour lequel il me faut un diplôme de niveau V dont cette VAE fait partie."
Centré sur “l'accueil, l'écoute, le respect, l'éducation et l'épanouissement de l'enfant en collaboration avec les parents", ce projet pourrait bien prendre la forme d'une entreprise familiale : “Les époux des assistantes maternelles voient leur femme avec les enfants, sont à leur contact. Mon mari a déjà le Bafa et il voudrait maintenant devenir assistant maternel", glisse-t-elle. Ne vous étonnez pas outre mesure, Madame explique très bien que “le métier pâtit d'une image figée". Conclusion ? “Ce n'est plus ça du tout"…
2002
Permis C
2004
Permis EC et matières dangereuses
2007
Formation “Premier secours" et formation initiale d'assistante maternelle agréée
2009
Formation éveil de l'enfant de 0 à 6 ans et formation gestion d'activité multi employeurs
2010
Titre professionnel “Assistante maternelle/garde d'enfants" par la VAE