Prévention des risques psychosociaux : “Attention aux formations contre-productives"

Par - Le 01 janvier 2011.

La Direction générale du travail (DGT) s'intéresse aux formations à la prévention des risques psychosociaux. Lors du colloque du Garf les risques psychosociaux au travail, Hervé Lanouzière, conseiller technique à la DGT, a évoqué le cas de formations “catalogue" standardisées, ne prenant pas en compte les spécificités des entreprises, ou la mise en place de ces formations par les ressources humaines de manière inefficace, voire contre-productive.

Un exemple : certaines entreprises organisent des sessions de formation sur le harcèlement au travail, à l'intention des managers d'une entreprise. “Dans les faits, le sujet est déjà connu dans la plupart des entreprises, a pointé le conseiller technique à la DGT. Surtout, ces formations ne présentent souvent que les risques légaux encourus par les managers pratiquant un tel harcèlement. Indirectement, le formateur leur apprend comment contourner la loi et comment harceler sans se faire prendre !"

L'avis de la Direction générale du travail, sur cette problématique, est que la lutte contre les risques psychosociaux repose sur deux fondamentaux : la santé au travail, mais aussi le dialogue social. “Depuis 2002, l'employeur est tenu d'assurer la protection de la santé physique et mentale du salarié. Il lui appartient donc de faire évaluer les risques au sein de son personnel. Il a toute latitude pour agir sur l'organisation du travail, premier facteur de troubles potentiels."

Il existe quatre familles de risques, a poursuivi le conseiller technique de la DGT : “Les exigences et l'organisation du travail, le management des relations de travail, les valeurs et les attentes des salariés et les risques liés aux changements et à la rapidité de ceux-ci. L'employeur peut parfaitement agir sur ces quatre problématiques."

Toutefois, l'évaluation ne constitue pas une finalité, elle n'est que le préalable à un plan d'action. Ce que la DGT demande aux entreprises, c'est de prévoir des mesures d'accompagnement “à chaud", mais ces dernières (mises en place de numéros verts, de cellules psychologiques, etc.) sont, par nature, limitées dans le temps. C'est pourquoi il est nécessaire qu'elles réfléchissent sur le long terme.

Revenant sur les formations contre-productives, Hervé Lanouzière a cité l'exemple de “cette formation visait à optimiser le temps passé dans les couloirs pour le travail... Typiquement l'idée à ne jamais suivre."