Marie-Andrée Richard : de conseillère en économie sociale et familiale à chargée d'études

Par - Le 01 février 2011.

“Ce que j'ai acquis sur le terrain continue de m'animer."

“La question de ma propre orientation revient de temps en temps. Avoir aujourd'hui des neveux et nièces en phase d'orientation réinterroge mes propres choix. Ou non-choix, d'ailleurs." Née dans un milieu agricole, Marie-Andrée Richard, 46 ans, évoque une certaine “injonction familiale", qui poussait à “faire des études mais sans perdre de temps, plutôt quelque chose de très qualifiant". À la sociologie, qu'elle nomme le “choix du plaisir", elle préfère ainsi le “choix de raison", qui la conduit vers un BTS en économie sociale et familiale, suivi d'un DUT “Carrières sociales".

De plaisir, il sera assez peu question lors du premier emploi, avant tout “choisi" pour un accès rapide à l'autonomie financière. Ce sera enseignante en lycée d'enseignement professionnel privé, où s'ajoutent à son champ de compétences des matières aussi inattendues que la couture, la biologie humaine ou le dessin technique. Bilan ? Deux années de solitude face à des élèves en grande difficulté qui l'amènent à considérer qu'il serait “dommage de ne rester que pour les vacances".

Savoir ce que l'on ne veut pas aide à préciser ce que l'on souhaite. Intéressée de longue date par le travail social en milieu rural, Marie-Andrée Richard s'en souvient et rejoint la MSA de Loire-Atlantique alors qu'elle achève un diplôme d'État de conseillère en économie sociale et familiale. Accompagner les agriculteurs, jeunes et moins jeunes, dans leurs parcours de maintien d'activité, de cessation et/ou de reconversion devient alors son quotidien pendant plus de dix ans. “À la fois très social et très économique", ce travail de terrain mené plutôt en solo fait bientôt émerger le besoin d'une dimension plus collective. Plus tard, profitant d'une réorganisation, elle bascule sur un poste d'agent de développement social local qui lui permet d'accompagner les élus dans la conception de projets, notamment centrés sur les familles, la promotion de la santé, la parentalité. Cette nouvelle orientation est bientôt dynamisée par l'obtention d'un congé individuel de formation, accordé pour suivre un master professionnel “Analyse et évaluation de projets" délivré par l'Université de Rennes-I.

“Comme tout milieu professionnel, le mien est source de beaucoup d'entre-soi, donc un peu sclérosant, regrette-t-elle. L'une de mes motivations était donc de sortir du champ du social." Objectif atteint au sein d'une promotion composée pour moitié d'étudiants en formation initiale et pour moitié de travailleurs en formation continue. Elle y apprécie particulièrement la qualité des échanges : “Tout ce dont j'avais pu rêver", sourit-elle en évoquant une “belle année d'apprentissage" vécue comme une “grande ouverture." Ouverture à d'autres cultures et expériences, mais aussi à d'autres domaines, comme “la géopolitique ou les méthodes d'analyse et d'évaluation". Pas question pour autant de laisser l'outillage prendre le pas sur ce qui fait “sens" à ses yeux, à savoir “un travail d'équipe, soit avec les populations cibles, soit avec les élus".

Aujourd'hui chargée d'études à la MSA des Portes de Bretagne, son rôle lui permet de croiser ses compétences en matière d'animation, de travail social et de conduite de projets : développer l'offre de services dans le secteur du maintien à domicile et animer un réseau de Maisons d'accueil rurales des personnes âgées sont aujourd'hui ses principales missions.

L'avenir ? “Notre société investit peu dans la prévention et la promotion de la santé, j'aimerais bien participer au nouveau regard sur le vieillissement, je ne sais pas encore comment mais ça m'intéresse", conclut-elle.

1983

BTS “Économie sociale et familiale"

1985

DUT “Carrières sociales" option “Animation socioculturelle"

1988

Diplôme d'État “Fonctions d'animation"

1989

Diplôme d'État “Conseiller en économie sociale et familiale"

2005

Master pro “Analyse et évaluation de projets" (Rennes-I)