“La place des hommes dans les accords d'entreprise sur l'égalité professionnelle"

Par - Le 16 mars 2011.

C'est le titre de l'étude de l'[Orse->] rendue publique le 4 mars. Quelque 1 000 accords d'entreprise sur l'égalité salariale ont été signés. Les objectifs énoncés dans ces accords ne consistent pas seulement en une sensibilisation sur les représentations socioculturelles “sexuées" de l'emploi ou des actions de formation d'hommes aux métiers majoritairement féminins (caissière, par exemple). Ils portent aussi sur la prise en compte de la parentalité, en l'occurrence de la paternité, les dispositifs existants (congé maternité, temps partiel, amélioration des conditions de travail et de retour, etc.) étant surtout destinés aux femmes. L'Orse estime que l'entreprise est consciente de jouer “un rôle dans la reproduction des rôles sociaux" et sait pouvoir “influer sur ces comportements". Des effets peuvent être observés. Ainsi, l'évolution du pourcentage d'accords d'entreprise prévoyant un maintien de salaire pour le congé de paternité dans les accords étudiés est passé de 20 % en 2002-2004 à 63 % en 2010.
L'étude conclut que “la question de l'égalité entre les femmes et les hommes dans le travail, mais également dans la vie, est mieux intégrée, tout au moins pour ces entreprises qui ont décidé de s'engager sur cette voie". Elle soulève la question des stéréotypes sexistes et évoque notamment la nécessité de travailler avec l'Éducation nationale pour lutter contre eux, mais aussi de donner les moyens aux femmes (par la formation ou en favorisant le recrutement de femmes à compétences égales) d'accéder à des métiers, concours et écoles à prédominance masculine. L'étude aborde aussi le cas inverse de l'accès des hommes à des emplois “féminins", par exemple les filières administratives.

COE

Le Conseil d'orientation pour l'emploi (COE) rappelle que les jeunes filles ne représentent que 32 % des apprentis. Un chiffre qui descend à 25 % dans l'industrie et à 4 % dans la construction, alors que leur part est de 60 % dans le secteur des services aux particuliers. Aussi, constate la présidente du COE, Marie-Claire Carrère-Gée, “les formations en alternance, qui présentent actuellement les meilleures perspectives d'emploi pour les jeunes, sont aussi malheureusement celles qui consacrent le plus les inégalités femmes-hommes et la persistance des stéréotypes culturels". Aussi appelle-t-elle le gouvernement à “faire de la mixité des formations en alternance l'une de ses priorités de la prochaine réforme".