Avec l'appui du FSE, le Conseil général du Maine-et-Loire lance de nouveaux dispositifs d'orientation et d'insertion pour les personnes handicapées

Par - Le 16 avril 2011.

Christian Gillet, premier vice-président du Conseil général du Maine-et-Loire, ne cache pas sa satisfaction : “Sans les fonds du FSE, qui s'élèvent à 2,3 millions, certains dispositifs en faveur de l'insertion des personnes handicapées n'auraient pu voir le jour. De plus, nos interlocuteurs ont souligné que nous avions présenté un dossier original et innovant !" Six dispositifs concernent ainsi l'insertion et l'orientation des personnes les plus vulnérables.

Originalité, tout d'abord, parce le Conseil général a réussi à... réunir tous les acteurs de l'insertion des personnes handicapées autour de la table. “Nous allons organiser des activités d'accompagnement de tous les acteurs travaillant dans le secteur."

Innovant, aussi, en raison de la volonté du Département de lancer un portail internet spécifique pour l'insertion des personnes les plus vulnérables. “Ce portail va permettre de collecter les information de plus de 300 professionnels du public et du privé. Il fait suite au Pacte territorial d'insertion que nous avons signé en 210 avec tous les acteurs locaux et l'État", poursuit Christian Gillet. Son financement total (Conseil général et FSE) s'élève à 94 000 euros, et il devrait être lancé d'ici quelques semaines. Un poste sera d'ailleurs prochainement créé pour l'animer.

Autre volonté du Département, avoir une approche décloisonnée de l'insertion. “Nous allons bâtir avec l'État et la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) un dossier unique d'insertion auquel auront accès toutes les personnes qui seront en charge de la personne suivie. Pour coordonner cette plateforme, le Conseil général a dédié deux postes à temps plein."

Afin de favoriser l'entrée et le maintien des personnes dans un parcours d'insertion, il est prévu de mobiliser le Fonds d'aide aux jeunes, notamment pour lever les freins périphériques à l'emploi, encore plus présents pour une personne handicapée. Autre dispositif, l'accompagnement de l'entreprise et du salarié au sein de l'entreprise pendant trois à six mois. “Ce dispositif a aussi pour but de résoudre les freins à l'emploi et, surtout, de permettre l'emploi durable des personnes, qui abandonnent parfois au bout de quelques semaines parce que le poste n'est pas adapté", observe Christian Gillet.
Le dernier volet concerne directement le FSE, puisque le Département va créer un dispositif technique qui viendra en aide aux associations pour les aider à constituer leur dossier pour bénéficier des aides européennes.

Alors que le Maine-et-Loire compte environ 8 000 travailleurs handicapés, pour lesquels le taux de chômage s'élève à 40 %, ce dispositif devrait pouvoir aider de 3 000 à 4 000 d'entre eux. “Nous avons constaté une véritable prise de conscience de ce problème sur notre territoire, notamment à travers l'action de la MDPH, qui est l'une des plus actives de France."

L'implication du Département lui vaut d'avoir été retenu, avec neuf autres, pour participer à une expérimentation qui sera lancée en mai prochain par le ministère de la Cohésion sociale. Il s'agira d'analyser l'employabilité des personnes handicapées à l'aide d'un test. En pratique, parmi les personnes qui demanderont une allocation personne handicapée, une centaine passeront un test et seront accompagnées pendant six mois afin de voir quel type d'emploi peut leur correspondre.

LE CONSEIL GÉNÉRAL “FAIT DES EFFORTS"

Christian Gillet reconnaît que si l'employabilité des personnes handicapées commence à faire son chemin dans les entreprises privées, c'est un peu plus difficile pour les entreprises publiques. Voici deux ans, le Conseil général du Maine-et-Loire atteignait 3 % de personnes handicapées sur ses 2 900 agents. En 2010, ce taux est monté à 4,5 %. “Nous avons choisi des entreprises de travail adapté pour les travaux de sous-traitance, tels que les espaces verts, l'entretien des locaux, etc. Par exemple, nous avons une personne aveugle au standard."

Et le premier vice-président d'insister : “Nous voulons banaliser l'emploi des personnes handicapées. Pour cela, il faut aller au delà des réticences des employeurs, mais aussi des personnes concernées, car certaines ne veulent pas demander le statut de travailleur handicapée de peur d'être stigmatisées, alors que son but est de permettre l'amélioration des conditions de travail."