Jean Pelin, directeur général de l'UIC et président de l'Eceg : “Les partenaires sociaux veulent que le texte serve de modèle"

Par - Le 16 mai 2011.

Les partenaires sociaux européens du secteur de l'industrie chimique, l'Eceg (European chemical employers group) et l'EMCEF (European mine, chemical and energy workers' federation), ont signé le 15 avril leur “premier accord européen sur les profils de compétences" (voir notre article). Explications.

Comment le dialogue social européen dans les industries chimiques s'est-il mis en place ?

Voici une vingtaine d'année, la branche des industries chimiques avait établi un dialogue entre la France, l'Italie et l'Espagne. Il est rapidement apparu que l'Allemagne devait également être partie prenante, surtout dans le domaine de la formation et des compétences. C'est pourquoi, en 2002, l'Eceg a été formellement créé, puis reconnu en 2004 par la Commission européenne. Depuis cette date, les partenaires sociaux travaillent sur des projets communs et élaborent des positions communes.

Quelle est l'importance de ce premier accord européen sur les profils de compétences ?

D'abord, il a davantage de valeur que de simples positions communes, qui sont du domaine de l'affichage. L'accord va plus loin : les partenaires sociaux veulent que le texte serve de modèle pour les différents partenaires européens des industries chimiques. Ensuite, il confirme la maturité du dialogue social dans notre branche qui est sous l'influence de l'Allemagne, où la culture du dialogue social est différente de la nôtre : elle est plus globale et moins conflictuelle.

Y a-t-il eu un consensus sur le contenu de l'accord ?

Les discussions ont été âpres et le compromis ne satisfait pas tout le monde, mais le texte est une avancée que les partenaires vont utiliser pour renforcer le dialogue social sectoriel, notamment pour les qualifications et les compétences. Le texte est une première : il prévoit une homogénéisation de la description d'un profil et de ses compétences.

Au final, quel est à votre sens l'intérêt majeur d'un tel accord ?

Ce n'est pour nous en France que cet intérêt est le plus important, car nous avons déjà ce type de descriptions de postes. Par contre, c'est totalement nouveau dans d'autres États membres. Il s'agit d'une première étape pour l'homogénéisation des niveaux de qualification et des compétences acquises tout au long de la vie. Ce texte va ouvrir la voie à d'autres accords, notamment sur des sujets liés à l'environnement, la santé ou la sécurité au travail, par exemple.