Risques psychosociaux - Les accords de prévention
Par Lydie Colders - Le 01 mai 2011.
La formation est un axe bien représenté, mais insuffisant dans les accords de prévention contre les risques psychosociaux signés dans les entreprises : c'est l'un des messages du rapport de la Direction générale du travail (DGT) remis le 19 avril à Xavier Bertrand, lors d'une réunion du Conseil d'orientation des conditions de travail.
Si la formation du personnel d'encadrement est une mesure privilégiée dans 87 % des accords, ceux-ci “posent plus le principe de formation qu'ils n'en fixent de contenu précis", regrette la DGT. Et lorsque la nature de la formation est précisée, elle vise le plus souvent la compréhension du risque par les managers. Une approche que la Direction générale regrette, même si elle la juge cohérente dans le cadre de procédures d'alerte ou de cellules d'écoute psychologique. “Si ces programmes devaient se limiter au volet individuel, à la détection et à l'accompagnement des personnes en souffrance, la prévention ne progresserait pas." Pour plus d'efficacité, le rapport préconise des formations portant sur l'organisation même du travail : “Il serait important que ces formations permettent de comprendre et d'analyser le travail, d'anticiper et d'organiser les changement et de se donner les moyens de réguler les dysfonctionnements."
Autre facteur-clé : la formation des dirigeants. La direction du Travail juge “capitale" leur formation aux risques psychosociaux : décideur en matière de stratégie, “le dirigeant devrait appréhender leur impact potentiel sur la santé des salariés". Problème : aucun accord sur les risques psychosociaux ne prévoit à ce jour ce type de formations pour les employeurs, malgré la demande des DRH, constate le rapport. Au 19 avril, d'après les estimations du ministère du Travail, quelques 600 accords et plans d'actions sur le stress et les risques psychosociaux ont été signés dans les entreprises de plus de 1 000 salariés (soit une entreprise sur deux), conformément au plan d'urgence lancé par le gouvernement en 2009 suite à la vague de suicides chez France Télécom.