Paca-Corse : pour lutter contre les abandons en VAE, le Carif Espace compétences préconise une “pédagogie différenciée"

Par - Le 16 septembre 2011.

Le taux d'abandon dans la VAE est une véritable préoccupation de manière générale, et pour les adhérents de la Capeb Paca-Corse (organisation patronale de l'artisanat du bâtiment) en particulier : ils ont noté un taux d'abandon d'environ 50 %, alors même que le dispositif proposé en 2007 aux artisans comptait 40 heures d'accompagnement, avec le souci de mettre en place une VAE sécurisée au maximum.

Souhaitant résoudre ce problème, la Capeb Paca-Corse a pris les choses en main dès 2008 en demandant au Carif Espace compétences (Carif de Paca) la réalisation d'une étude, financée par le Fafsab (Opca des salariés de l'artisanat du bâtiment). Après un long travail de recueil de témoignages par écrit et par téléphone, et d'analyse de la situation, Régis Guillemette, chargé de mission au sein du Carif, a publié les résultats de son travail dans une enquête intitulée “Les abandons des acquis de l'expérience" - que la Capeb et le Carif ont décidé de rendre publique.

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Le constat majeur que fait Régis Guillemette est le défaut d'accompagnement. Pourtant, 40 heures ont été prévues dans le dispositif. Autre fait marquant, les abandons ont souvent lieu pendant cette phase d'accompagnement, malgré la présence d'une “sécurisation" pédagogique et financière. “Suite à notre enquête, nous avons compris que le dispositif proposait une sécurisation de forme, mais pas de sécurisation sur le fond et pour le candidat", analyse Régis Guillemette. Il préconise donc une “pédagogie différenciée" qui prenne en compte la personne et l'adaptation de la procédure à la personne. “Quel qu'était le candidat, chef d'entreprise ou épouse d'artisan, la même logique lui était imposée. Cela ne pouvait pas fonctionner."

Selon l'étude du Carif, l'accompagnement ne doit pas être proposé après la recevabilité, mais bien en amont, afin de réaliser un diagnostic qui mette en lumière les difficultés particulières du candidat sur tel ou tel point. “Si un candidat a du mal à s'exprimer à l'oral, il faudra davantage travailler sur ce point faible et adapter l'implication de l'accompagnateur, que ce soit une présente relativement faible sur peu d'heures, ou alors une présence accrue sur un volume d'heures plus conséquent", illustre Régis Guillemette.

De cette préconisation de l'accompagnement individualisé dans la VAE découle une remise en cause de l'évaluation, commune à tous les candidats. “En quoi le fait qu'un artisan déclare travailler avec telle type de foreuse certifie-t-il ses compétences ?", interroge Régis Guillemette.

Au-delà de cette étude, le Carif Espace compétences a également formé les conseillers de la Capeb pour qu'ils puissent mieux informer leurs adhérents et développer une démarche de conseil, dans une “logique de gestion des compétences". Et Régis Guillemette de conclure : “Nous fêterons l'année prochaine les dix ans de la VAE, il est peut-être temps de faire évoluer les messages d'information sur ce dispositif, en prenant en compte les nombreux travaux et analyses qui ont été faites sur le sujet !"

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