La professionnalisation des conseillers des structures labellisées passent par l'inter réseaux

Une table ronde de la demi-journée d'actualité de Centre Inffo consacrée au processus de labellisation “Orientation pour tous"[“[Service public de l'orientation – Labellisation des structures d'orientation : mode d'emploi". [/footnote] (voir notre article) était consacrée, le 3 octobre, à la professionnalisation des conseillers des structures labellisées. Le débat a porté sur les compétences nouvelles requises, le programme de travail commun des partenaires d'un regroupement, l'accompagnement à la professionnalisation intra et inter réseaux. L'occasion pour les professionnels de l'orientation de voir ce qui a pu déjà être mis en place par des structures d'horizons différents : Prao, Cité des métiers, Missions locales.

La problématique est la suivante : le “premier accueil" présente un certain nombre d'enjeux, en termes de compétences des professionnels, qui doivent pouvoir informer le public sur des dispositifs qu'ils ne connaissent pas nécessairement. Il s'agit non seulement de répondre à la nécessité d'acquérir de nouvelles compétences, mais aussi d'assurer un certain accompagnement du personnel formé et un suivi des actions de professionnalisation. Les Missions locales, les CIO ou Pôle emploi sont, par exemple, dans ces logiques de professionnalisation en raison de l'élargissement de l'activité d'orientation : il s'agit pour eux de se préparer à donner des informations à des publics auxquels ils ne sont pas habitués, et donc de s'accorder sur les modalités mises en œuvre pour élargir leurs compétences.

Une culture commune pour garantir un service

Un tel travail ne peut se faire sans le “réseau", le lieu unique : il s'agit de favoriser des synergies afin d'aboutir à une culture commune et garantir un service sur un lieu. C'est ce qui est actuellement en cours en Franche-Comté, où, depuis trois ans, les services des Missions locales se sont engagés dans une démarche basée sur l'autoévaluation. De plus, “depuis quatre ans, 200 salariés partent en formation tous les ans ; l'AIO représentant 30 à 40 % de la formation", a expliqué Brigitte Lemarchand, animatrice régionale des Missions locales-Espaces jeunes de Franche-Comté. Ces formations permettent d'appréhender les manières d'accueillir et d'informer sur les problématiques des 16-25 ans. Autre idée : l'utilisation de boîtes à outils ainsi que des tests d'aptitude. “Tout le réseau a souhaité s'engager dans la démarche dès la publication des textes, a ajouté Brigitte Marchand. Il existe, en plus d'un réel besoin d'actions de formation, un besoin de mettre en place une organisation plus particulière avec les autres partenaires et la création d'un inter-réseaux."

Un lieu unique “arc-en-ciel"

En matière de lieu unique, Olivier Las Vergnas, directeur de la Cité des métiers de Paris, a expliqué que l'ensemble des conseillers qui y travaillent viennent d'horizons différents. “Notre couleur n'est donc pas unique, elle est arc-en-ciel", a-t-il souligné. Par ailleurs, “la première fonction de la Cité des métiers est de mettre des outils à disposition de tous les publics, c'est pourquoi nous sommes organisés en cinq pôles, animés par des personnes qui sont déjà des professionnels et qui sont déjà impliqués dans des processus de carrière", a-t-il expliqué.

C'est pourquoi Olivier Las Vergnas préfère parler de mutualisation, plutôt que de professionnalisation. “Je dis mutualisation, car nous fabriquons des compétences supplémentaires en profitant d'une dynamique interentreprises." En effet, la plus-value de la Cité réside dans le fait que ces personnes se trouvent “sur le même lieu et en capacité de mieux comprendre ce qui entoure son cœur de métier" : le pôle consacré au thème “Changer sa vie professionnelle" est, par exemple, animé par des intervenants de Pôle emploi et des retraités des ressources humaines, entre autres.

Christelle Masson, responsable du département Animation des réseaux AIO et VAE du Prao (Pôle Rhône-Alpes de l'orientation), a expliqué, quant à elle, que ce GIP créé en 2004 fédère les 200 réseaux de l'orientation, dont les professionnels “donnent des jours" de travail pour monter des actions de professionnalisation. “Tout est co-construit par les réseaux qui travaillent ensemble quatre cents jours par an." Le Prao a également créé des supports d'informations partagés montrant “l'hétérogénéité des profils des accueillants". “Une source de richesse, selon Christelle Masson, qui permet de trouver un compromis à la mise en place d'un service de première information." Enfin, le Prao finalise des outils permettant une connaissance de l'offre de services en matière d'AIO sur les territoires et finalise un répertoire de tous les prestataires existants sur le champ de l'orientation en Rhône-Alpes.