Le MoDem pour “un droit à la formation renforcé"

Par - Le 01 avril 2012.

Après “Un pays uni, rien ne lui résiste", premier slogan de campagne du Mouvement Démocrate (MoDem), François Bayrou a lancé “La France solidaire", nouveau slogan et intitulé du programme présenté le 14 mars.

Un droit à la formation renforcé", tel est l'objectif principal poursuivi par le MoDem en matière de formation, avec trois propositions-clés. D'abord, la création d'une “agence nationale de coordination" chargée de “mettre en ordre le secteur de la formation professionnelle (...), facteur d'accès au premier emploi, de sécurisation des parcours professionnels et de reconversion". Deuxième proposition : la création d'un “droit effectif à la formation tout au long de la vie" par l'ouverture d'un “compte formation continue, activé par le salarié durant les périodes de chômage partiel ou continu, avec perte de salaire limitée". Enfin, le MoDem souhaite une “mutualisation" accrue des “moyens de Pôle emploi, des CCI, des Maisons de l'emploi et des Missions locales, pour capter les emplois en entreprise, notamment dans les TPE-PME".

La problématique de la formation tout au long de la vie est également abordée de manière plus inattendue, en prévoyant, par exemple, d'“ouvrir les établissements scolaires en dehors des heures de cours, à la demande d'éducation de la société", revendication également portée de longue date par le vice-président de la Région Rhône-Alpes, Philippe Meirieu (EÉLV).

En matière d'emploi, le MoDem prévoit un nouveau contrat aidé sous la forme d'un CDI exonéré de charges pendant deux ans, accessible aux “entreprises de moins de 50 salariés, aux artisans et aux commerçants [recrutant] un jeune en premier emploi ou un chômeur".

“Organiser et fédérer le maquis"

Très fortement axé sur la formation initiale, avec une attention particulière accordée à la rénovation du système scolaire, y compris en appelant à “développer le e-learning", le programme du MoDem s'intéresse à l'orientation à trois reprises. Premièrement, en prévoyant la création d'une “agence nationale de l'orientation" chargée “d'organiser et de fédérer le maquis", en privilégiant “l'orientation vers l'emploi, vers le métier, de l'école à l'emploi, de l'inactivité à l'emploi", avec le souci de “dire la vérité aux jeunes au moment où ils s'engagent dans une formation, en fournissant les chiffres réels de ce qui les attend à la sortie". Deuxièmement, en permettant “aux élèves de l'enseignement professionnel de découvrir les métiers, à travers une information sur les métiers tout au long du collège, la découverte des entreprises et des chantiers". Troisièmement, en invitant à “repenser l'organisation et les rôles respectifs des différentes filières – licence, DUT, classes préparatoires – pour offrir à chaque étudiant une formation adaptée à ses besoins". Et le président du Mouvement Démocrate d'insister : “Nous avons beaucoup à gagner en traitant différemment les problèmes d'orientation, nous avons à revoir l'entrée dans l'enseignement supérieur, qui est pour les jeunes Français une aventure"

Tout comme la grande majorité des autres candidats, François Bayrou s'intéresse également à l'apprentissage et à l'alternance qu'il souhaite “développer", y compris, précisément dans l'enseignement supérieur, en prévoyant notamment de “compléter les formations générales par une possibilité de formation en alternance offrant des emplois aux étudiants".

Enfin, parmi les propositions du MoDem pour un “nouveau contrat démocratique", figure la volonté de “reconnaître l'engagement associatif dans la validation des acquis pour l'obtention d'un diplôme" [ 1 ]L'expérience bénévole des non-salariés est prise en compte par la loi de modernisation sociale n° 2002-73 du 17 janvier 2002 instaurant la validation des acquis de l'expérience. .

Le problème, c'est le manque de stratégie d'ensemble"

Pour Jean-Marie Vanlerenberghe, vice-président du MoDem et responsable du pôle social dans la campagne de François Bayrou, il est trop tôt pour détailler les modalités de mise en œuvre des points-clés du programme formation du candidat centriste. “L'objectif d'une campagne est de définir les orientations et les points prioritaires", indique-t-il. Parmi ceux-ci, la formation professionnelle, “qui va de pair avec le « produire » en France, et bien sûr, l'« instruire »"  – ces deux termes étant les piliers de l'argumentaire du MoDem. Jean-Marie Vanlerenberghe juge “essentiel la mise en cohérence de la formation, de l'orientation et de la production, avec le souci d'apporter aux jeunes des perspectives d'avenir dans les métiers de demain". À bien des égards, cet objectif passe par l'échelon national. Et le vice-président de la commission des affaires sociales du Sénat d'expliquer : “Nous voudrions bien que la coordination se fasse au niveau des CCREFP, par exemple, mais ces instances ne sont pas toujours d'une grande efficacité. La volonté de créer une agence nationale résulte de la dispersion des moyens, pourtant importants, énormes mêmes, mais mal utilisés", estime-t-il. Idem avec le souhait de créer une “agence nationale de l'orientation", appelée à remplacer la pourtant toute récente DIO. “Nous ne la condamnons pas, mais disons simplement qu'il y a nécessité de remettre de l'ordre. Si nous voulons adapter les métiers et les profils des personnes aux besoins du produire en France, il est nécessaire d'avoir des objectifs en termes d'orientation et, surtout, de formation. Tout se tient : formation, orientation et stratégie pour produire."

Autre objectif du MoDem qui passe par un pilotage national, le développement de l'apprentissage et de l'alternance, “avec des diplômes et des formations agréées bien sûr en complément des formations de l'Éducation nationale".

Notes   [ + ]

1. L'expérience bénévole des non-salariés est prise en compte par la loi de modernisation sociale n° 2002-73 du 17 janvier 2002 instaurant la validation des acquis de l'expérience.