“Compte épargne formation", marchés publics : les grands enjeux de la campagne pour la FFP

Par - Le 01 avril 2012.

La Fédération de la formation professionnelle (FFP) a envoyé, le 19 mars, ses propositions pour la formation professionnelle aux candidat(e)s à l'élection présidentielle. Au premier rang desquelles la création d'un “compte épargne formation" (CEF), “une proposition que nous défendons depuis de nombreuses années. Mais, bien que favorablement accueilli par nos interlocuteurs et repris par certains parlementaires, le CEF n'a toujours pas été mis en place", rappelle le président de l'organisation patronale, Jean Wemaëre.

Selon lui, ce dispositif “solvabiliserait" la demande individuelle de formation. “Il pourrait être financé par un abondement du Dif, du Cif, du compte épargne temps, avec des soutiens des Conseils régionaux ou de l'État." Et les banques pourraient concéder à des particuliers des prêts à taux zéro pour se former, avec par surcroît la possibilité de déduire des revenus ces dépenses consacrées à leur formation. Ce CEF serait géré comme l'est le compte épargne logement (CEL). “Nous disposerions ainsi d'un vrai levier financier pour mobiliser l'ensemble de la population active", soutient Jean Wemaëre, qui assure que “cette proposition, l'une des plus importantes actuellement, est porteuse d'un progrès social considérable" et qu'elle figure d'ailleurs dans certains programmes des candidats.

Droit universel à l'alternance"

Jean Wemaëre prône également la mise en place d'un “droit universel à l'alternance" financé par “l'harmonisation de l'apprentissage et de la professionnalisation". Il “se substituerait à une bonne part des contrats aidés" pour “simplifier et rationaliser
le système et contribuer réellement à favoriser l'entrée des jeunes dans la vie active et le retour des chômeurs à l'emploi
". Pour être efficace, il faudra veiller également à pouvoir délivrer des certifications et des diplômes à n'importe quel moment de l'année.
Selon le président de la FFP, “les ministères de l'Éducation nationale et du Travail devront s'entendre pour que les principes de l'alternance soient reconnus dans le Code de l'Éducation nationale et le Code du travail, afin de rendre la situation plus claire pour tous".

Autre sujet réaffirmé dans ses propositions : que les opérateurs privés de la formation professionnelle soient considérés comme des “acteurs économiques à part entière, créateurs d'emploi, porteurs d'innovation et dont le savoir-faire est reconnu à l'international".

Défendre le Code des marchés publics

Évoquant − sujet fort sensible − sans les citer les services sociaux d'intérêt général (SSIG), chers à certaines Régions, qui pourraient permettre à ces dernières de s'affranchir du Code des marchés publics, il argumente : “Forts des deux décisions du Conseil de la concurrence, nous estimons que la formation professionnelle est un secteur marchand comme tout autre. À ce titre, c'est bien le Code des marchés publics qui s'applique." Il estime “que les difficultés viennent plutôt des acheteurs publics qui n'usent pas assez des marges de manœuvre prévues par le Code des marchés publics. Nous proposons donc de les aider à mieux se l'approprier, dans un dialogue de co-construction".

Le président de la FFP ajoute que “ce Code dispose de tous les éléments permettant de mettre en place une sélection pertinente des prestataires et de bien gérer les achats en matière de formation".
C'est, selon lui, dans l'intérêt des acheteurs publics, Conseils régionaux, Pôle emploi, etc., de “savoir choisir le prestataire le plus performant, le plus innovant ou du meilleur rapport qualité-prix, plutôt que de confier de l'argent, sous forme de rente, à certains organismes dont l'offre n'a pas évolué depuis fort longtemps !" Cela revient à “subventionner des prestataires qui n'innovent pas. Ce n'est nullement dans l'intérêt des destinataires et de la qualité de la formation. C'est plutôt la pratique d'une mise en concurrence saine et loyale qui l'est".