Doux : les syndicats s'interrogent sur l'efficacité des engagements de l'État
Par Sandrine Guédon - Le 01 octobre 2012.
971 : c'est le nombre de salariés du groupe Doux qui seront licenciés. Les négociations sur le PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) ont débuté le 13 septembre avec la première réunion du comité central d'entreprise (CCE), trois jours après la validation, par le Tribunal de commerce de Quimper, des offres de reprise partielle de cinq des huit usines du pôle frais du volailler.
Malgré 700 emplois sauvegardés, cette décision n'a pas manqué d'attiser la colère des salariés et des syndicats, qui évoquent une mauvaise gestion de la direction. Les organisations syndicales sont désormais mobilisées pour mener à bien le plan de sauvegarde de l'emploi. “Un nouveau combat", selon FGTA-FO Doux.
Reçus le 11 septembre par le président de la République, François Hollande, et par le ministre délégué à l'agroalimentaire, Guillaume Garrot, les syndicats se sont interrogés : “Et après ?" À l'issue de cette rencontre, deux points ont pourtant été actés : obtenir la vérité sur le dossier Doux et accompagner les salariés grâce à la cellule d'accompagnement complémentaire au PSE.
Le gouvernement a pris plusieurs engagements : mise en œuvre du contrat de sécurisation professionnelle (CSP), maintien du salaire pendant douze mois, suivi personnalisé de chaque salarié licencié et formation renforcée. Malgré cette annonce, pour la CGT il n'y a “pas une once de nouveauté dans les mesures annoncées", et “le gouvernement se cantonne à utiliser les dispositifs existants en demandant aux organisations syndicales d'inciter les salariés à accepter".
Se concentrer sur le PSE
“Pour l'heure, les militants se concentrent sur la négociation du PSE pôle frais avec la mise en place d'un dispositif d'accompagnement sur l'accès à la formation (…) et le lancement d'un travail d'anticipation sur les conséquences sociales du plan de continuité qui sera présenté le 19 octobre prochain", indique de son côté la CFDT.
Pour FGTA-FO, “le budget de 2000 euros par personne alloué pour ce PSE est clairement insuffisante, compte tenu des prix des formations sur le marché". Le syndicat pointe également les difficultés que pourront rencontrer des salariés dont la moyenne d'âge est élevée, qui ont un déficit d'employabilité et qui souffrent régulièrement de TMS (troubles musculo-squelettiques) “les coupant du peu d'offres d'emploi dont ils auraient pu bénéficier".
François Hollande a affirmé le 11 septembre qu'aucun salarié ne “serait laissé sur le bord de la route" et que “l'État prendrait ses responsabilités". S'agissant de l'avenir de l'entreprise (les autres activités du groupe sont sous observation jusqu'au 30 novembre), il a assuré de sa “vigilance" en cas de plan de continuation de l'activité des autres usines, car “nous ne sommes pas sûrs que ce plan pourra être mis en place". Il a par ailleurs réclamé “la vérité sur tout ce qui s'est produit depuis des années" dans le groupe. Le comité d'entreprise a, de son côté, saisi le procureur de la République afin de l'alerter sur des fautes de gestion.