Questions à Stéphane Lardy, secrétaire confédéral FO
Par Sandrine Guédon - Le 16 novembre 2012.
“Il faut réfléchir à la démonétisation du Dif portable"
L'amélioration de la portabilité est au menu de la négociation sur la sécurisation de l'emploi. Qu'est-ce qui doit changer ?
L'idée des partenaires sociaux, au travers des accords de 2008 et 2009, était d'éviter à un salarié de perdre ses droits au Dif lors de la rupture de son contrat de travail. L'objectif était de créer un outil de transition professionnelle. Cependant, le dispositif a montré ses limites. Les partenaires sociaux se sont arrêtés au milieu du gué, en 2009. Nous souhaitons qu'il soit ouvert à tous les cas de rupture et, surtout, mettre un point final à sa monétisation. En effet, le montant correspondant au nombre d'heures [9,15 euros de l'heure] est une somme beaucoup trop faible et ne permet pas au demandeur d'emploi de suivre une formation qualifiante. Ce qui nuit au dispositif. Avant de dire que le Dif portable ne marche pas, il faut se pencher sur les freins pour aller vers une portabilité totale des droits.
Comment alors envisager le financement de ces formations ?
Évidemment, il ne s'agit pas de dire que l'heure de formation sera de 50 euros ! Il faut envisager, peut-être, un basculement vers d'autres contributions et permettre des financements complémentaires. On peut envisager, par exemple, l'utilisation de sommes du FPSPP, bien que cela ne suffira pas. Ou bien, envisager de modifier le 0,9 % en le divisant en un 0,8 % associé à un 0,1 % professionnalisation destiné au financement de la démonétisation du Dif portable.
La portabilité du Dif est peu connue, y compris des conseillers Pôle emploi, n'y-a-t-il pas, là aussi, matière à amélioration ?
Si, bien sûr. Les process de travail entre Opca et Pôle emploi peuvent être compliqués, mais on s'aperçoit surtout qu'il y a une réelle méconnaissance du Dif portable du côté des demandeurs d'emploi et des conseillers Pôle emploi. En ce qui les concerne, c'est une affaire de communication interne et d'appropriation du dispositif. À eux d'y travailler.