Apprentissage à 14 ans - Le dispositif est abrogé

Par - Le 01 avril 2013.

L'Assemblée nationale a terminé l'examen du projet de loi de “Refondation de l'école de la République", voté le 19 mars. Lors de cette cession, les députés ont voté l'abrogation d'une disposition de la loi n° 2011-893 du 28 juillet 2011 pour le développement de l'alternance et la sécurisation des parcours professionnels, portée alors par Gérard Cherpion.

Celle-ci abaissait à 14 ans l'âge de l'apprentissage − sous réserve que le jeune atteigne l'âge de 15 ans au cours de l'année civile. La condition sine qua non était que l'apprenti devait avoir achevé sa scolarité au collège, ou avoir suivi une formation dans le cadre du dispositif d'initiation aux métiers en alternance (Dima).

Pour le gouvernement, cet apprentissage précoce empêche “les élèves d'acquérir le socle de compétences" auquel tout jeune a droit et présente l'inconvénient de “l'enfermer trop vite dans une filière".

Le 12 mars dernier, présentant son texte devant le Parlement, le ministre de l'Éducation nationale Vincent Peillon a justifi é sa décision de supprimer l'apprentissage à 14 ans : “Nous gardons le Dima, simplement pour des élèves de 15 ans.

Savez-vous combien d'élèves ont profité d'un dispositif qui, d'ailleurs,
était antécédent, et qui permettait à l'âge de 14 ans d'être en contrat d'apprentissage ? À peine quelques centaines… Quand les choses n'ont plus d'utilité, il faut les supprimer."

Le ministre a conclu son intervention sous forme de promesse : “Nous allons développer l'apprentissage sous statut scolaire. Et je fixe un objectif de 40 000 [élèves]". Gérard Cherpion a bien sûr regretté
cette décision, la jugeant “totalement dogmatique". Selon le député
UMP des Vosges, elle “va empêcher les plus jeunes de poursuivre
dans cette voie, de terminer le cycle et d'embrasser une carrière qu'ils auraient choisie". S'il reconnait que “les bataillons n'étaient pas nombreux", le dispositif permettait, à son sens,“de donner une chance à certains jeunes qui ne se sentent pas bien dans le système de l'Éducation nationale".

Quant à la notion d'orientation précoce, Gérard Cherpion la rejette,
estimant que les jeunes élèves pouvaient “à tout moment changer d'orientation, retourner vers un enseignement professionnel ou général s'ils le souhaitaient".