L'Île-de-France débloque un million d'euros pour la formation des jeunes en emploi d'avenir

Par - Le 01 juillet 2013.

L'Île-de-France débloque un million d'euros pour la formation
des jeunes en emploi d'avenir

Jean-Paul Huchon, président
PS de la Région et Emmanuel
Maurel, vice-président en charge
de la formation professionnelle,
ont souhaité cofinancer, avec cinq
Opca partenaires, des formations pour
les jeunes en emploi d'avenir. Les bénéficiaires
sont, selon la Région, les
plus directement concernés par ce
dispositif : Uniformation (économie
sociale et solidaire), Unifaf (sanitaire
et médico-social), Afdas (culture), ainsi
que les organismes interprofessionnels
Opcalia et Agefos-PME. “Par son intervention,
la Région souhaite encourager
le développement de formations
permettant l'accès à une qualification
et à une certification reconnues.
Ce soutien intervient en complément
des financements apportés
par le FPSPP (Fonds paritaire de
sécurisation des parcours professionnels),
celui-ci intervenant notamment
sur la formation des tuteurs."

Les arguments de l'opposition au Conseil régional

La mesure ne fait cependant pas l'unanimité.
Pour Marie-Do Aeschlimann,
conseillère UMP au Conseil régional
d'Île-de-France, “les formations prévues
comptent 750 heures sur trois
ans, ce qui correspond à un mois et
demie de formation par an. Cela ne
suffit pas ! Nous sommes face à un
public jeune, et en très grande difficulté.
La solution aurait été de miser
sur l'apprentisage, qui permet d'apprendre
un vrai métier."
La Région ne mise-t-elle pas déjà sur
l'apprentissage ? Après tout, elle a voté
en janvier dernier l'ouverture de plus de
3 000 nouvelles places en CFA pour la
rentrée prochaine. Mais dans le cadre
du budget 2013, les crédits d'investissements
pour les CFA “ont diminué
de 30 %. De même, une économie de
7 millions d'euros a été réalisée sur les
aides aux apprentis" par rapport à l'année
précédente. Un contrat d'objectifs
et de moyens a été signé avec l'État en
2011, et depuis, dans ce cadre, l'État a
versé une contribution supplémentaire
de 12 millions d'euros. “Pour moi, il
est clair que l'équipe dirigeante favorise
les emplois d'avenir au détriment
de l'apprentissage…", argumente la
représentante UMP.

“Coeurs de cible", les peu qualifiés

Depuis le lancement du dispositif en
octobre dernier, 17 000 embauches
ont été conclues, pour un objectif de
100 000 sur une année. Notamment
en Seine-Saint-Denis, 2 754 emplois
d'avenir étaient prévus. Ce département,
c'est le “coeur de cible", car il
compte une nombreuse population
jeune et peu qualifiée. Mais en six
mois, seulement 165 emplois d'avenir
ont pu être signés.
La pérennité de ces emplois est bien
sûr également en question, alors que les
associations et collectivités ont, en cette
période de crise, des difficultés à boucler
leur budget. S'ils ne doivent pas
constituer un “pis-aller occupationnel",
et s'ils ne peuvent au final donner lieu
à des emplois stables, ils doivent porter
une opportunité de formation.