Thales : promesse d'embauche de 2 000 jeunes en contrat de génération d'ici à 2016

Par - Le 01 septembre 2013.

Le groupe industriel de la défense et des hautes technologies s'engage dans le cadre du contrat de génération. Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, a parrainé la signature, aux côtés de Jean-Bernard Lévy, PDG de Thales et des organisations
syndicales.

2 000 jeunes de moins de 30 ans seront embauchés en CDI d'ici à 2016 (dont 30 % de moins de 26 ans). Premier actionnaire de Thales, à hauteur de 27 %, l'État, par la voix du ministre de la Défense, a indiqué qu'“il serait aux côtés des entreprises qui s'engagent dans le contrat de génération". Une façon d'appuyer ce dispositif, entré en vigueur le 18 mars 2013, visant à encourager l'embauche des jeunes et à garantir l'emploi des seniors, tout en assurant la transmission des compétences.

Parcours d'accueil

Dans le cadre de l'“accord groupe relatif à l'engagement de Thales en faveur de l'emploi des jeunes et des seniors et au soutien de la transmission des savoirs et des compétences", Thales met en place un accompagnement spécifique à l'attention des jeunes apprentis ou alternants qui ne pourraient pas être embauchés dans le groupe. Pour faciliter l'intégration des jeunes, un “parcours d'accueil" aura pour vocation à leur présenter l'entreprise et les instances représentatives du personnel. Un “référent" (salarié, volontaire différent du tuteur) sera chargé de faciliter son intégration. Il n'y aura pas plus de trois jeunes par référent. Enfin, pour les jeunes qui n'auraient pas acquis un diplôme de niveau suffisant pour leur permettre d'accéder à un emploi durable, Thales propose d'accompagner chaque année de dix à vingt jeunes de niveau bac professionnel avec une bourse de 2 000 euros – en vue d'acquérir un BTS ou un DUT pour intégrer le groupe.

Avec cette promesse de 2 000 embauches, Thales montre le volontarisme de son principal actionnaire dont le but affiché est la signature de 500 000 contrats de ce type, à horizon 2017.

TROIS QUESTIONS À LAURENT TROMBINI, REPRÉSENTANT DE LA COORDINATION CGT CHEZ THALES

“C'est bien d'être volontariste, mais il ne faut pas oublier les 30-55 ans !"


Pourquoi la CGT a signé l'accord en faveur de l'emploi des jeunes
et des seniors ?


C'est un accord qui progresse dans divers domaines par rapport au précédent. Il engage les parties pour les trois années à venir, 2013-2015 et il est divisé en trois chapitres : favoriser l'entrée des jeunes dans l'entreprise ; favoriser l'embauche et le maintien de l'emploi des seniors ; transmettre les savoirs et les compétences. Cet accord nécessite néanmoins de finaliser la formulation de la partie “métiers difficiles" pour garantir les acquis précédents. J'espère qu'il pourra servir de référence au niveau national.

L'un des aspects de l'accord concerne 2 000 embauches. En période
de crise, c'est une bonne nouvelle…


Je nuancerais l'enthousiasme général qui a accompagné ces 2 000 embauches prévues d'ici à 2016. En effet, Thalès est un groupe de 35 000 salariés en France environ à effectifs constants. Chaque année, il embauche entre 1 500 et 2 000 personnes. Il ne faut pas qu'il y ait d'ambiguïté sur la politique d'embauche du groupe : il n'y aura pas de créations d'emplois supplémentaires, ces 2 000 personnes recrutées sur quatre ans dans le cadre du contrat de génération sont intégrées dans ce chiffre annuel constant. On peut évidemment se réjouir, au terme de l'accord, de l'entrée dans le premier emploi de 2 000 jeunes, mais la question reste posée sur le nombre d'alternants embauchés en CDI. Pour l'instant, leur intégration reste faible. Côté emploi des seniors, l'engagement chiffré de la direction est de passer de 1,5 % à 2 % d'embauches des 55 ans et plus et d'avoir 15 % de l'effectif inscrit pour les 57 ans et plus, contre 14 % aujourd'hui. C'est bien d'être volontariste, mais il ne faut pas oublier les populations qui se situent entre 30 et 55 ans.

Que pensez-vous du chapitre “transmission des savoirs et des compétences" ?

Le développement du tutorat s'appuie sur une analyse des compétences-clés par famille professionnelle. Le tutorat doit être reconnu, encouragé, valorisé. Il faut que des moyens supplémentaires soient octroyés sur un budget spécifique complémentaire au plan formation en identifiant le nombre de tuteurs et le quota d'heures, après avis des commissions emploi et formation du CE. Selon nous, l'objectif serait d'augmenter de 10 % le nombre de missions “tutorales" pour les salariés de 55 ans et plus.

Propos recueillis par Claire Padych