Baisse du chiffre d'affaires de 2,9 %, pour les adhérents de la FFP

Par - Le 16 novembre 2013.

Pour la première fois de son
histoire, la FFP (Fédération de la
formation professionnelle) constate
une baisse de 2,9 % du chiffre
d'affaires de ses adhérents en
2012, pour un total de 1,381 milliard
d'euros, contre 1,423 milliard
en 2011. C'est ce que montre
la seizième enquête annuelle
de l'Observatoire de la
fédération, présentée le 6
novembre à l'occasion d'une
conférence de presse. “La
crise économique est devenue
telle que cela a impacté
l'activité des organismes
de formation", indique
Emmanuelle Pérès, déléguée
générale de la FFP. Ces
mauvais résultats devraient,
d'après l'observatoire, n'être
que temporaires, dans la
mesure où une reprise est
attendue pour l'année 2013.
Le produit de l'activité de
formation moyen par adhérent est de
3,570 millions d'euros (stable) et le
chiffre d'affaires médian de 951 251
euros (contre 973 450 euros l'année
précédente).

Un marché “très
concentré et très
éparpillé"


“Notre secteur est dynamique et
compte beaucoup de nouveaux
arrivants. À cet égard, la Dares
(ministère du Travail) comptait une
augmentation de 6,4 % du nombre
d'organismes de formation en 2011",
explique Christophe Quesne, administrateur
de la FFP et coprésident
de l'Observatoire économique. “Le
paradoxe de notre secteur, c'est qu'il
est à la fois très concentré et très
éparpillé. 70 organismes totalisent
70 % du CA", poursuit Emmanuelle
Pérès.

En effet, les gros organismes de
formation, ceux dont le CA est
supérieur à 10 millions d'euros,
demeurent les locomotives du
secteur. Bien que représentant 5 %
de l'ensemble des prestataires
privés, ils ont réalisé 63 % du produit
de l'activité de formation privée (soit
près de 862 millions d'euros). “En
revanche, les petits OF [moins de
750 000 euros de chiffre d'affaires] représentent 41 % des adhérents,
mais ne totalisent que 5 % du CA,
soit 64 millions d'euros", indique
Sylvie Petitjean, présidente de la
FFP Midi-Pyrénées et coprésidente
de l'Observatoire.

La majorité (74,7 % en 2012, soit
1,03 milliard, contre 67,5 % et
960 millions d'euros en 2011) du
CA des organismes de formation
provient de fonds privés. La part
des fonds publics se contracte
et représente 19,6 % du CA (270
millions d'euros), contre 22,8 %
(325 millions d'euros) en 2011. Les
organismes de formation privés ont
accueilli 80 % de salariés envoyés
par leurs entreprises (66 % en 2011),
14 % de demandeurs d'emploi, 3 %
de particuliers à propres frais et 2 %
de contrats de professionnalisation.

Formations certifiantes,
qualifiantes, diplômantes


Trois domaines d'offres dominent
le marché : les formations à des
métiers spécifiques (53,4 % , contre
50,4 % en 2011), celles au marketing,
commercial et à la communication
(31,8 % , contre 43% en 2011) et
les formations au management
et au développement personnel
(40,5 % , contre 43,3 % en 2011).
“Les domaines de formation qui
arrivent en tête sont les mêmes que
l'année précédente", précise Sylvie
Petitjean.

“Les formations certifiantes, qualifiantes
ou diplômantes sont
au coeur de la réforme actuellement
négociée par les
partenaires sociaux. 59 % de
nos adhérents en proposent
contre seulement 42 %
l'année dernière", ajoute-telle.
Ces formations représentent
aujourd'hui 34 % du
chiffre d'affaires global.

Une reprise attendue

Malgré les mauvais résultats
de 2012, une reprise est
attendue pour 2013. “Les
adhérents prévoient une
reprise et nous attendons
une hausse du CA de l'ordre
de 1,7 % . On n'arriverait pas
encore au niveau de 2011, mais
presque", explique Sylvie Petitjean.
“Les questionnaires relatifs à
l'étude ont été récoltés cet été, et
le deuxième semestre a été meilleur
que le premier. On peut s'attendre à
une hausse encore plus importante",
ajoute Christophe Quesne. Il est à
noter que 86 % des OF se considèrent
impactés par l'intensité concurrentielle
du secteur, et 82 % par le
pouvoir de négociation des clients.
Ce dernier indicateur est en hausse,
car en 2011, ils n'étaient que 76 %
à le pointer.

“Le marché évolue. Les clients sont
de plus en plus en demande d'individualisation
des prestations, veulent
de plus en plus de qualité administrative
pour répondre aux exigences
de leurs financeurs, tels que les
Opca ou le FPSPP (Fonds paritaire
de sécurisation des parcours professionnels)",
indique Sylvie Petitjean.

Pour 2014, elle souligne que 57 %
des adhérents de la FFP prévoient un
CA en croissance, 17 % une baisse,
et un quart la stabilité.