Illettrisme - Une “Grande cause nationale" à poursuivre
Par Monique Chatard - Le 01 janvier 2014.
Atteindre un taux de “seulement"
5 % d'illettrisme au niveau national
en 2018, faire baisser de deux points
le taux pour chacune des régions
métropolitaines et de 5 % l'écart à la
moyenne nationale pour les régions
d'outre-mer, ce sont les objectifs que
fixe le CNFPTLV (Conseil national de
la formation professionnelle tout au
long de la vie) qui vient de produire
un rapport et une série de recommandations
sur ce thème.
Formation des équipes pédagogiques
Il préconise de prolonger la “Grande
cause nationale" par une journée
nationale de l'illettrisme devant se
tenir les 8 septembre, journée internationale
de l'alphabétisation. La “stabilisation
du noyau dur des outils de
mesure de l'illettrisme", et la mise en
oeuvre d'enquêtes “plus qualitatives"
sur certaines populations, dont les
jeunes, sont également souhaitées.
Par ailleurs, le renforcement de la
maîtrise de la langue française passe,
dit le CNFPTLV, par une amélioration
de la formation des équipes pédagogiques
et éducatives. Pour ce faire,
est proposée notamment la mise en
place de modules de “connaissances
sociologiques en formation initiale
et continue", et le développement
de la formation des enseignants
“sur les mécanismes cognitifs
d'apprentissage".
Le CNFPTLV insiste sur la formation
des conseillers des Missions locales
au repérage des situations d'illettrisme.
Les adultes ne sont pas
oubliés : “Les expériences conduites
montrent qu'il s'agit de construire et
financer des parcours liant systématiquement
remédiation linguistique
ou réapprentissage des compétences
de base avec des considérations professionnelles."
Les futurs conseil en
évolution professionnelle et compte
personnel de formation devraient
être mobilisés, de même que des
accords sectoriels. Une capitalisation
des formations disponibles et
une mutualisation des outils sont
également préconisées, ainsi que le
renforcement des actions en matière
de recherche et développement sur
les mécanismes d'apprentissage des
adultes peu qualifiés. “Les prochains
contrats de plan régionaux de développement
de la formation professionnelle
devront intégrer le plan
régional de lutte contre l'illettrisme",
écrit le CNFPTLV. Qui souhaite aussi
que les partenaires sociaux soient
associés à la signature ces plans
régionaux. Dans le cadre d'une
convention, il est proposé qu'un
chargé de mission Carif-Oref soit
positionné au sein d'une structure
État-Région “afin de mieux prendre
en compte les dimensions formation,
emploi, économie et illettrisme, et la
pluralité des acteurs intervenants".
De même, le CNFPTLV souhaite
que les Carif-Oref contribuent au
diagnostic préalable de ces plans
régionaux de lutte contre l'illettrisme.