Un livre blanc pour en finir avec le “blended-learning n'importe comment"

Par - Le 01 février 2014.

Le blended-learning intelligent,
qu'est-ce que c'est ? Le livre blanc
Le blended-learning, pas n'importe
comment !, co-rédigé par le
cabinet Féfaur et CSP Formation
et présenté le 21 janvier, explique,
au moins, ce qu'il n'est pas : à
savoir la simple adjonction de
présentiel et de ressources distancielles.
Ou, pour caricaturer : la
simple possibilité de consulter en
ligne les mêmes slides PowerPoint
qu'un formateur présente à ses
apprenants en salle.

“L'apprenant est aujourd'hui un
internaute 2.0, expliquait Michel
Diaz, directeur du cabinet Féfaur,
aujourd'hui, il consomme de la
formation sur le net de la même
manière que des vidéos ou de
l'information : il picore, surfe,
hiérarchise, donne son avis,
commente, met de côté pour faire
autre chose, revient ensuite…
bref, c'est devenu un apprenant
2.0." Subir une formation basée
sur un diaporama PowerPoint ?
21 % des salariés américains
sondés par SlideRocket en 2011
déclaraient préférer une séance
chez le dentiste...

Ce qu'il faut, c'est
“transmettre"


Pour Michel Diaz, “la valeur
ajoutée d'un formateur présentiel,
c'est sa capacité à transmettre
des habiletés et attitudes à ses
élèves qui leur permettront de
développer de la performance.
L'apprentissage étant surtout
une affaire d'imitation – comme
l'expliquait le philosophe René
Girard – on voit mal ce qui pourrait
remplacer le désir de s'approprier
le savoir d'un maître... Aucune
machine ne saurait disputer au
formateur cette capacité à susciter
durablement le désir d'imiter et
d'apprendre".
D'où la nécessité, selon le livre
blanc, de “penser le portail
internet comme un centre de
formation virtuel" et non plus
comme un simple hébergeur de
cours. “La vidéo, le zapping…
sont autant d'habitudes de
l'apprenant d'aujourd'hui dont le
design pédagogique des parcours
de blended-learning doit tenir
compte", soulignait Yann Coirault,
formateur et coach au sein de CSP
Formation, militant d'un “blended
2.0" étendu aux apprentissages
informels, où l'apprenant, loin
de n'être qu'un spectateur (plus
ou moins) attentif, s'approprie
sa formation de la même
manière qu'il surfe sur Facebook.
“Aujourd'hui, les schémas blended
ont tendance à réduire le temps
du présentiel pour des motifs économiques,
regrette Michel Diaz,
c'est dommageable, car cette
façon d'organiser la formation
mixte prive les apprenants de la
capacité du formateur à transformer
leurs acquis en performances.
En outre, elle s'avère contreproductive,
puisqu'elle tend à
remplacer un formateur efficace
par des portails e-learning coûteux
et qui ne seront pas consultés".
Du gâchis, tant humain que
matériel et financier, aux yeux
du directeur de Féfaur, qui juge
que le formateur “blended 2.0"
idéal est celui “qui sait tirer le
meilleur parti des modalités de
formation et de leur combinaison
dans des dispositifs cohérents
optimisés, mais laissant une
marge de liberté importante aux
apprenants".