Afpa - La direction prévoit un résultat d'exploitation bénéficiaire en 2014

Par - Le 01 mars 2014.

L'Association nationale pour la formation
professionnelle des adultes
(Afpa) annonce le retour à une
exploitation bénéficiaire en 2014.
Elle revendique, pour cette année,
un chiffre d'affaires prévisionnel de
784,5 millions d'euros (soit une augmentation
de plus de 4 % par rapport
à celui de 2013) avec un excédent brut
d'exploitation (EBE) prévu à plus de
2 millions d'euros (contre - 37 millions
d'euros estimés pour 2013). Après
avoir consacré l'année 2013 à sa restructuration,
l'organisme de formation
public affirme que ses “indicateurs
repasseront au vert en 2014".

“Le retour progressif à l'équilibre
démontre l'efficacité du plan de refondation.
Un an après sa mise en oeuvre,
il est possible de mesurer le fruit des
efforts, sur chacun des principaux
objectifs." La direction évoque une
maîtrise des coûts, avec des “charges
de personnel" en diminution de 2,2 %
en 2014 (après - 4 % en 2013) et
des frais de fonctionnement également
à la baisse (- 6 % sur un an). La
stratégie d'un développement commercial
tourné vers les entreprises
s'est concrétisée par la signature de
marchés avec des grands comptes et
actuellement des prévisions d'autres
commandes, notamment dans les
secteurs du transport et de la logistique,
ainsi que du commerce. À cela,
s'ajoute le lancement d'une nouvelle
offre de formation qui sera présentée
le 18 mars prochain. Il s'accompagnera,
selon la direction de l'Afpa,
d'une “transformation sans précédent
de l'approche, de manière à être
à la fois plus flexible, plus en phase
avec les besoins en compétences des
entreprises, et moins coûteux, tout
en maintenant la qualité Afpa". Pour
son président Yves Barou, ces chiffres
prévisionnels “démontrent que tous
les efforts que nous menons depuis un
an portent leurs fruits. Nous sommes
convaincus que ces indicateurs seront
consolidés en 2014, notamment grâce
aux effets positifs de la réforme de la
formation professionnelle".

Les syndicats dénoncent
les réductions d'effectifs


Las. La tonalité est différente du
côté des organisations syndicales.
Le 20 février, la CGT, Sud, la CFDT
et FO siégeaient dans le cadre de
la négociation annuelle obligatoire
avec la direction. Remontés contre le
rapport de la Cour des comptes (voir
L'Inffo n° 849, p. 6), qui, à leur sens,
“considère que les salariés de l'Afpa
sont des privilégiés, percevant des
primes mensuelles et annuelles".
Contacté par L'Inffo, Alain Guillemot,
secrétaire général de la CFDT-Afpa,
argumente : “Depuis dix ans, le personnel
subit des contraintes pour
sauver l'Afpa (équilibre des comptes,
etc.), avec une perte de 15 % de son
pouvoir salarial. Dans le cadre du plan
de refondation mis en oeuvre fin 2012,
il n'y pas eu d'évolution salariale.
Pour nous, les efforts n'ont pas aussi
bien été répartis que cela. L'institution
doit commencer à retrouver l'équilibre
financier à fin 2015. Or, fin 2014, elle
ne sera pas si mauvaise, il n'est donc
plus question de tout faire subir au
personnel."

Concernant les recommandations de
la Cour des comptes, il fait valoir que
“les objectifs de réduction des effectifs
administratifs ont toujours été
dépassés". Cette réduction “repose
sur des départs volontaires, compte
tenu de la pyramide des âges, et
elle n'entre pas dans le cadre d'un
plan social". Ainsi, poursuit-il,
“en l'espace de quatre à cinq ans,
nous sommes passés de 12 000 à
8 000 salariés. Il faut s'interroger
sur cette politique de réduction pour
savoir si elle constitue un résultat
satisfaisant. Car à trop réduire les
moyens et les effectifs, de moins
en moins de demandeurs d'emploi
bénéficient d'une formation qualifiante.
Nous sommes inscrits dans
une logique de récession au moment
même où tout le monde reconnaît la
qualité des formations de l'Afpa".

Par ailleurs, les organisations syndicales
de l'Afpa ont remis en cause
“la note de réflexion sur le dialogue
social" transmise par la direction générale
et “basée sur des contraintes
économiques", relève Alain Guillemot.
“Les syndicats n'auraient plus le
droit d'avancer la moindre revendication
sociale ou financière", protestent
les syndicats.