Economie sociale et solidairte - Un capital sympathie à convertir en vocations

Par - Le 01 avril 2014.

Carences du système d'orientation,
manque d'informations,
complexité des dispositifs d'accès
à l'emploi, instabilité chronique
du droit du travail, etc.,
nombre des freins pointés par
le cabinet Amnyos dans son rapport
réalisé pour le compte
de l'Union des employeurs
de l'économie sociale
et solidaire (Udes)
pourraient s'appliquer
à bien d'autres
secteurs. De fait,
organisation multiprofessionnelle
représentant
plus d'un
million de salariés
répartis dans quatorze
branches et secteurs
professionnels, l'Udes
n'avait sans doute guère
d'autre choix que de se concentrer
sur les facteurs externes pour
s'interroger sur les conditions de
son développement.

L'ESS doit apprendre
à se vendre


En l'absence d'analyse des
contenus métiers et d'enquêtes
auprès des jeunes eux-mêmes,
l'étude s'est appuyée sur un
panel d'employeurs et de prescripteurs
du service public de
l'emploi [ 1 ]Pôle emploi, Missions locales,
Direccte, Cap emploi, etc.
pour dégager quatre
préconisations clés. La première
renvoie à la valorisation
de l'économie sociale et solidaire
auprès des jeunes. Non
pas que ces derniers ne s'y
reconnaissent pas – ils apparaissent
même séduits par les
valeurs humanistes du secteur –
mais plutôt qu'ils peinent à s'y
projeter. D'où la recommandation
de valoriser le portail
www.emploi-ess.fr créé en 2012,
et d'améliorer l'ancrage territorial
en contribuant à la gouvernance
des Missions locales.

La deuxième s'intéresse à l'information
et à l'accompagnement
des employeurs en matière de
dispositifs pour l'emploi des
jeunes, alors que les deux dernières
visent à rendre l'Udes
incontournable auprès des acteurs
de l'orientation-formation emploi.
Il s'agit, d'une part, de
renforcer la présence de l'organisation
au sein des instances de
représentation institutionnelles
nationales et régionales, d'autre
part, de développer le dialogue
territorial entre employeurs et
prescripteurs, notamment au
moyen de conventions partenariales
favorisant le partage et
l'actualisation de ressources documentaires
(répertoire des métiers
et des secteurs, annuaires,
etc.).

Emplois aidés :
oui, mais…


Réalisée alors que le gouvernement
lançait le dispositif
emplois d'avenir, l'étude a permis
d'approfondir la relation de
l'économie sociale et solidaire
aux emplois aidés. Remarque
préalable en guise de chasse
aux idées reçues : “La part des
emplois aidés reste toute relative
dans le secteur de l'ESS au
regard de ses plus de deux millions
d'emplois." Ce qui ne veut
pas dire pour autant que le secteur
a accueilli défavorablement
les emplois d'avenir : suite à un
protocole d'engagement signé le
30 octobre 2012 avec le Premier
ministre sur la mise en oeuvre
des emplois d'avenir, l'Udes s'est
même engagée à accompagner
la totalité de la démarche, de
l'identification des employeurs
potentiels au suivi des jeunes
en sortie d'emploi d'avenir.
À signaler qu'aux termes
d'une convention-cadre
État-Udes signée
le 14 janvier 2013,
l'organisation s'est
engagée à favoriser
la construction de
parcours qualifiants
et de formation pour
les jeunes en emploi
d'avenir. Interrogés
individuellement par les
auteurs de l'étude, les employeurs
confirment la perception
positive du dispositif en tant que
clef d'entrée, mais n'en affichent
pas moins une certaine prudence
qu'ils justifient sur le fond et la
forme.

Sur le fond : “Risques stratégiques
et financiers de « sur-dépendance
» ; freins « éthiques »
liés à un principe de ciblage-catégorisation
des publics bénéficiaires
des dispositifs pour
l'emploi préjudiciable à d'autres
catégories de salariés." Effets
d'aubaine, aussi, pour les structures
de plus petite taille qui
peuvent modifier leur projet initial
au regard des critères administratifs.
Sur la forme, les employeurs
évoquent les difficultés communément
avancées en matière de
dispositifs emplois : absence de
guichet unique, manque de précision
de l'information délivrée,
ou encore absence de véritable
accompagnement RH.

Notes   [ + ]

1. Pôle emploi, Missions locales,
Direccte, Cap emploi, etc.