Pacte de responsabilité - Pour la CFDT, il faut rapidement déterminer les objectifs chiffrés

Par - Le 01 mai 2014.

Du 2 au 6 juin prochain, la CFDT
tiendra, à Marseille, son 48e congrès,
marqué par la célébration des cinquante
ans de la confédération,
après sa scission, en 1964, d'avec
sa “soeur aînée", la CFTC. Durant ces
quatre jours, les quelque 2 500 délégués
de la centrale, sortie confortée
de la réforme de la représentativité
syndicale (26 % au plan national, réduisant
l'écart avec la CGT), s'entretiendront
des sujets sociaux inscrits
à l'agenda 2014, parmi lesquels les
conséquences de la loi du 5 mars
sur la formation professionnelle et
le dialogue social, née d'un accord
national interprofessionnel signé,
notamment, par la CFDT.

Un accord qui s'inscrit dans la volonté
de “refondation du pacte citoyen"
porté par la confédération qui voit
dans cette réforme une opportunité
pour hisser le niveau de qualification
des demandeurs d'emploi et des
salariés, comme le rappelait Laurent
Berger, son secrétaire général, lors
de la conférence de presse de présentation
du congrès, le 18 avril
dernier.

Signataire de l'Ani formation, la
CFDT l'est aussi du “relevé des
conclusions" concernant le pacte de
responsabilité, négocié les 28 février
et 5 mars derniers. Signataire désormais
minoritaire parmi les organisations
syndicales depuis le retrait
du paraphe de la CFE-CGC, suite
aux négociations relatives à l'assurance-
chômage condamnées par la
centrale des cadres. La CFDT, pour
sa part, a maintenu son engagement
initial, mais à la suite du discours de
politique générale de Manuel Valls
prononcé devant l'Assemblée le
8 avril dernier, la centrale réformiste
souhaite accélérer dans la mise en
œuvre du pacte.

Mobiliser les fédérations

À cet effet, Laurent Berger a adressé
le 18 avril une lettre aux dirigeants
des trois organisations patronales
(Pierre Gattaz pour le Medef, Jean-
François Roubaud pour la CGPME
et Jean-Pierre Crouzet pour l'UPA)
les enjoignant d'intervenir auprès
de leurs fédérations pour ouvrir des
discussions visant à déterminer des
engagements chiffrés en matière
d'emploi, d'alternance, d'apprentissage
et d'accompagnement des
entreprises dans le développement
des compétences et des qualifications
des salariés, et ce, avant
même l'ouverture des accords de
branche. “Il est urgent que les signataires
du relevé des conclusions
mettent en oeuvre de façon effective
leurs engagements respectifs et
soient en mesure d'en faire un premier
état des lieux lors de la conférence
sociale de cet été", indique
Laurent Berger dans son courrier
aux patrons des patrons. En vertu
de quoi la CFDT s'engage, de son
côté, à mobiliser ses propres fédérations
et négociateurs de branche
pour nouer le dialogue avec les
entreprises.

“Adopter un discours
plus clair" sur
les contreparties


“Créer des marges n'est pas un sujet
tabou pour la CFDT, mais à condition
qu'il y ait de réels engagements",
a précisé le secrétaire général. Il a
également appelé le gouvernement
à “adopter un discours plus clair"
sur les contreparties aux baisses de
charges pour les entreprises. Cette
semaine d'ailleurs, le bureau national
de la CFDT inaugurait un dispositif
de remontée d'informations
sur l'utilisation du crédit d'impôt
compétitivité-emploi (CICE) dans les
entreprises et dans les branches.
Un outil sur lequel la confédération
compte bien s'appuyer pour mesurer
l'efficacité des aides accordées aux
entreprises dans le cadre du pacte
de responsabilité.

LA FORMATION, PILIER DU “PACTE DE
SOLIDARITÉ"


Au coeur du projet visant à “redonner confiance" aux Français,
énoncé par François Hollande devant le premier conseil des ministres
du gouvernement Valls, on retrouve le pacte de responsabilité
(“moins de charges contre plus d'embauches"). Mais le chef de l'État
a proposé également un “pacte de solidarité", chargé de traduire
“l'exigence de justice sociale". Une garantie supplémentaire, donc,
dont le premier pilier “est l'éducation et la formation des jeunes".