Les usages des référentiels pour la VAE des formateurs

Par - Le 01 mai 2014.

Le métier de formateur est...
polymorphique. D'où la diversité
des profils dans le domaine. C'est
à partir de ce constat que des
professionnels de la formation
travaillent sur la question de la
validation des acquis d'expérience
pour les formateurs. Une
multiplication des demandes de
valorisation de compétences a
poussé Isabelle Houot, maître de
conférences au sein du Lisec. [ 1 ]Laboratoire inter-universitaire des
sciences de l'éducation et
de la communication.
à
l'Université de Lorraine, à s'interroger
sur l'usage des référentiels
dans la pratique. “Il est nécessaire
d'analyser les pratiques
réelles. Plus simplement, comment
comprend-on l'expérience,
quel regard porte-t-on sur elle ?",
interroge-t-elle.

Comment trouver une
“norme de consensus"


Les usages de référentiels
peuvent servir tant aux candidats
qu'au jury. Pour les premiers, c'est
un moyen de situer leurs acquis
sur la “cartographie" de leurs
savoirs. “D'où l'intérêt de dresser
toutes les formes d'exercice
du métier pour en déterminer la
spécificité." Isabelle Houot relève
trois moyens d'y réfléchir : “Tout
d'abord, se placer du point de vue
des savoirs académiques pour
identifier des concepts potentiels.
Ensuite, situer ses acquis dans un
univers professionnel plus large.
Et enfin, considérer les référentiels
comme un moyen de valorisation
en vue d'une reconnaissance
des compétences et des
acquis." Du point de vue du jury,
la mission va beaucoup plus loin
qu'une simple déclaration de validité.
“Il y a eu pendant longtemps
une certaine pudeur de la part
des professionnels à reconnaître
la démarche d'évaluation du jury.
Mais c'est à proprement parler de
ce processus qu'il s'agit." Le jury
doit définir des critères d'évaluation.
Les référentiels “aident à la
fabrication, je dirais même au bricolage
d'une norme de consensus
entre les membres du jury, afin de
délivrer la validation des acquis
d'expérience".

“Conserver la créativité
des formateurs"


La question de la VAE pour les
métiers de la formation soulève
deux problématiques spécifiques,
comme l'explique la maître de
conférences. “Nous sommes
face à une discordance entre
les hiérarchies des métiers et
les hiérarchies des diplômes.
Par exemple, un enseignant à
un niveau master alors qu'un
formateur est au niveau licence.
De plus, on constate une variété
importante dans les formes
d'exercice des métiers selon les
secteurs d'activité." Deux caractéristiques
qui compliquent les
tâches d'accompagnement, mais
aussi celles de l'évaluation.
Isabelle Houot voit, elle, dans
les référentiels une manière de
contourner les obstacles à condition
que ces derniers conservent
une dose de souplesse. “Il ne
faudra pas aller vers des référentiels
trop figés qui enfermeraient
les professionnels. Il est nécessaire
de conserver la créativité
des formateurs, utile autant pour
eux que pour le collectif."

Notes   [ + ]

1. Laboratoire inter-universitaire des
sciences de l'éducation et
de la communication.